IAEA - International Atomic Energy Agency

07/01/2022 | Press release | Distributed by Public on 07/01/2022 02:25

Entreposage, transport et événements sportifs sécurisés : améliorer la sécurité nucléaire au Cameroun

À Yaoundé (Cameroun) et dans toute l'Afrique centrale, la sécurité nucléaire est un sujet important. Elle l'est d'autant plus que cette région connaît des turbulences et des violences occasionnelles. Dans ce contexte, le Gouvernement camerounais a renforcé ces dernières années la sécurité nucléaire, avec l'appui de l'AIEA et de ses partenaires.

Bien que le Cameroun ne dispose pas d'installations nucléaires telles qu'une centrale ou un réacteur de recherche, le pays utilise la technologie nucléaire dans les domaines de la médecine, de l'industrie et de la recherche. Près de 200 sources radioactives sont en service et une cinquantaine ont été retirées du service - celles qui ne sont plus assez puissantes pour être utiles, mais qui contiennent suffisamment de matières radioactives pour nuire à la santé. La gestion de ces sources radioactives et leur maintien sous contrôle réglementaire et hors de portée de personnes mal intentionnées ont été l'une des priorités de l'Agence nationale de radioprotection (ANRP), l'organisme de réglementation chargé de la radioprotection et de la sécurité nucléaire dans le pays.

Jusqu'en 2019, les sources radioactives retirées du service étaient pour la plupart conservées dans les arrière-cours ou les installations d'entreposage de fortune des institutions qui les avaient utilisées. Un plan d'appui à la sécurité nucléaire, ayant pour point de départ la réalisation d'un inventaire de toutes les sources radioactives, a été élaboré en collaboration avec des experts de l'AIEA. Ce plan constitue depuis la base des activités de l'Agence dans le pays.

Avec l'appui financier de l'Administration nationale de la sûreté nucléaire des États-Unis et l'appui technique de l'AIEA, l'ANRP a construit une installation d'entreposage sécurisée pour les sources de faible activité - celles qui sont couramment utilisées dans l'industrie, les anciens détecteurs de fumée et la curiethérapie (une forme de radiothérapie basée sur l'implantation de petites sources radioactives dans l'organisme). Inaugurée en 2019, cette installation offre une sécurité renforcée, y compris une protection physique avec plusieurs clôtures, des systèmes d'alarme et des serrures, ainsi qu'un système de caméras de surveillance. Au terme de leur cycle de vie, les sources de haute activité, telles que celles utilisées en radiothérapie externe, sont rapportées dans le pays où elles ont été produites ou dans un autre disposant de capacités adéquates de réutilisation, de recyclage, d'entreposage ou de stockage. Les sources encore présentes au Cameroun devraient être retirées dans le cadre d'un projet multinational de l'AIEA financé par le Canada par l'intermédiaire du Fonds pour la sécurité nucléaire de l'AIEA.

L'installation d'entreposage du Cameroun abrite plusieurs sources retirées du service, et d'autres installations seront livrées dans les mois à venir. Ces sources devront également être soumises au « conditionnement » : elles seront retirées des appareils qui les contenaient, caractérisées et placées dans des capsules et des conteneurs d'entreposage sûrs et sécurisés. Ce processus permet de réduire les dommages potentiels que les sources retirées du service peuvent causer lorsqu'elles sont à la portée des gens. Des experts de l'AIEA superviseront le conditionnement des sources dans le courant de l'année, explique Jean Felix Beyala Ateba, chercheur principal à l'ANRP et responsable de la gestion des sources radioactives retirées du service. « Nous disposons, au niveau national, de l'expertise pertinente pour procéder au conditionnement, mais nous avons demandé à un expert international de superviser le processus la première fois », a-t-il déclaré.

La sécurité est également un aspect important du transport des sources depuis l'aéroport jusqu'aux installations de l'utilisateur, ou du transport des sources radioactives retirées du service - qu'il s'agisse du transport depuis une installation de recherche ou un hôpital vers un site d'entreposage sécurisé, ou vers le port en vue d'un rapatriement dans le pays de production. Un exercice, auquel participeront également plusieurs pays voisins, est prévu dans le courant de l'année pour renforcer les compétences de l'organisme de réglementation dans ce domaine. « Lorsque les sources sont transportées d'un point à un autre, la vulnérabilité au vol ou au sabotage est plus élevée, et les responsables de la radioprotection collaborent avec la police pour sécuriser le transport », a déclaré Jean Felix Beyala Ateba.

Dans le même temps, l'AIEA aide le Cameroun à se doter d'une réglementation sur la sécurité du transport dans le pays.

Au total, environ 49 % de tous les vols signalés à l'AIEA depuis 1993 ont eu lieu pendant le transport autorisé de matières nucléaires ou radioactives, telles que les sources retirées du service. « Ce chiffre a été porté à environ 60 % au cours de la dernière décennie, ce qui souligne à quel point il importe de renforcer les mesures de sécurité du transport dans le monde », a déclaré David Ladsous, responsable de la sécurité du transport à l'AIEA.