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06/24/2022 | Press release | Distributed by Public on 06/24/2022 08:44

Contre l'apartheid et le déracinement : quand Alan Paton imaginait un 'éveil' au racisme

Œuvre humaniste, « Pleure, ô pays bien aimé » (Albin Michel) du Sud-africain Alan Paton (1948) se déroule dans un pays sur le point de basculer dans l'apartheid. Roman antiraciste, c'est aussi une parabole du déracinement moderne et le récit d'un « éveil » à la question raciste aux antipodes de l'approche dite « woke ».

Premier roman d'Alan Paton (1903-1988), Pleure, ô pays bien aimé paraît début 1948 (1950 pour la version française). Il se déroule dans un pays structuré par la ségrégation et sur le point d'adopter l'apartheid, et narre principalement les mésaventures du révérend Stephen Koumalo, vieux pasteur rural noir et pauvre. Parti à Johannesburg chercher son fils, qui ne donne plus de nouvelles, il découvre un chaos et une pauvreté qu'il n'imaginait pas. Pis : il apprend que son fils est en cavale après le meurtre d'un homme blanc. Militant antiségrégationniste, la victime est le fils d'un fermier issu de la même région que Koumalo.À LIRE AUSSI : Livres : le Cameroun et l'Afrique du Sud racontés de l'intérieurLoin d'être le « roman d'une cause », Pleure, ô pays bien aimé explore les enjeux philosophiques et moraux de la division raciale ; il esquisse la psyché d'une partie des Blancs (seulement un cinquième de la population en 1948) qu'obsède la peur de l'ensevelissement par les Noirs. C'est aussi une parabole du déracinement et des maux de la modernité - aggravés par la ségrégation -, que dépeint l'auteur à travers les yeux du candide pasteur. L'homme, qui n'a connu que son village,...

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