United Nations General Assembly

09/28/2021 | Press release | Distributed by Public on 09/28/2021 10:45

Assembée générale: Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires

(Le résumé complet du communiqué sera disponible plus tard dans la journée.)

RÉUNION PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU POUR CÉLÉBRER ET PROMOUVOIR LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L'ÉLIMINATION TOTALE DES ARMES NUCLÉAIRES

Déclarations d'ouverture

M. ABDULLA SHAHID (Maldives), Président de soixante-seizième session de l'Assemblée générale, a inauguré la réunion en rappelant qu'il y a plus de 76 ans, le monde avait été témoin des conséquences horribles des armes nucléaires. Les deux bombes atomiques qui ont dévasté les villes d'Hiroshima et de Nagasaki -et tué près de 300 000 personnes- ont dramatiquement augmenté la capacité de destruction de l'humanité. En même temps, elles ont démontré, peut-être pour la première fois, notre capacité très réelle à éliminer la totalité de la race humaine, a-t-il déploré.

Alors que de nombreux pays continuent de s'époumoner et d'investir dans les armes nucléaires pour leur sécurité, le résultat est en fait tout le contraire, a affirmé M. Shahid. De fait, 15 000 armes nucléaires environ sont encore disséminées dans le monde, dont plusieurs centaines en état d'alerte et prêtes à être lancées à la moindre alerte, ce qui est profondément alarmant et rend collectivement le monde dangereux.

L'Assemblée générale des Nations Unies a depuis longtemps reconnu ces dangers, à tel point que la toute première résolution adoptée par l'Assemblée générale en 1946 appelait à un désarmement nucléaire mondial. Cette lutte se poursuit encore aujourd'hui, a poursuivi le Président de l'Assemblée générale. Il a salué l'entrée en vigueur du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires, le 22 janvier 2021, comme une étape importante dans nos efforts pour lutter contre le désarmement nucléaire. Dès lors, a-t-il ajouté, l'adhésion universelle à ce traité est cruciale pour notre quête d'un monde sans armes nucléaires.

M. Shahid a par ailleurs qualifié l'accord conclu entre la Fédération de Russie et les États-Unis d'Amérique en vue de proroger le Traité « New START » pour une période supplémentaire de cinq ans, jusqu'en 2026, d'initiative extrêmement bienvenue. Mais, a-t-il ajouté, si des progrès ont été accomplis, il existe « au moins 15 000 raisons » pour lesquelles il reste beaucoup à faire.

Alors qu'on vient de célébrer le vingt-cinquième anniversaire de l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais d'armes nucléaires (TICE), il est urgent de doter ce traité d'un cadre juridique efficace, a pressé M. Shahid. C'est pourquoi il a exhorté les États Membres qui n'ont pas encore signé ou ratifié le traité de le faire sans tarder, en particulier ceux dont la ratification est nécessaire pour que le traité puisse entrer en vigueur.

Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reste la pierre angulaire du régime de désarmement nucléaire et de non-prolifération, a rappelé le Président de l'Assemblée générale. C'est pourquoi la prochaine Conférence d'examen du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui aura lieu en 2022, est si importante.

Alors, « profitons de cette occasion pour renouveler nos engagements » en faveur de la non-prolifération des armes, du désarmement nucléaire et de l'utilisation pacifique des armes nucléaires, a exhorté M. Shahid.

Depuis 2013, le 26 septembre est célébrée chaque année comme la Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires, a rappelé le Président de l'Assemblée générale. L'objectif de cette commémoration est de mobiliser l'engagement politique en vue de débarrasser le monde de ses armes nucléaires et c'est ce que « nous faisons aujourd'hui », en démontrant notre engagement envers un monde meilleur, a poursuivi M. Shahid. Si la COVID-19 a renforcé la réflexion sur le type de monde dans lequel nous voulons vivre, les armes nucléaires ne sont pas compatibles avec notre vision collective de ce nouveau monde, comme le montrent les résultats de la campagne ONU75, a-t-il ajouté.

Nos concitoyens attendent un monde d'espoir, où l'humanité est en harmonie avec la nature, où l'on se mesure à nos efforts pour une cause commune et juste, et où les générations futures pourront être fières que vos actions d'aujourd'hui aient permis de créer une planète en paix avec elle-même, a encore déclaré le Président de l'Assemblée générale. Sous sa « présidence d'espoir », il a promis d'engager le dialogue avec les États Membres pour voir comment nous pouvons rapidement et de manière exhaustive répondre aux besoins du monde en matière d'armes nucléaires.

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l'ONU, a rappelé que la première résolution adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1946 appelait à la création d'une commission pour l'élimination des armes nucléaires et autres armes de destruction massive. Il a averti qu'un simple problème de confiance risquait de mener à une destruction mutuelle et à l'éradication de toute vie sur la planète.Ila regretté que les États se soient engagés dans une compétition périlleuse à l'arme atomique dans les décennies qui ont suivi, en oubliant la terrible réalité qu'un conflit nucléaire ne peut pas connaître de vainqueur mais seulement des victimes.

Pour M. Guterres, la multiplication de ces armes sous prétexte d'autodéfense a poussé le monde au bord de la catastrophe nucléaire et la constitution des arsenaux nucléaires s'est révélée être un geste suicidaire. Même si leur nombre total a diminué, près de 14 000 armes nucléaires sont stockées dans le monde et, a ajouté le Secrétaire général, nous observons des signes inquiétants d'une nouvelle course aux armements et d'une modernisation des arsenaux, sources de tensions et qui nuisent à la confiance.

Malgré cette réalité de la menace nucléaire, qu'il a jugée d'un niveau jamais atteint depuis 40 ans, le Secrétaire général s'est félicité de signes d'espoir. Il a ainsi salué la prorogation jusqu'en février 2026 du Traité entre les États-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie sur des mesures visant de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs « New START Treaty », associée à des négociations stratégiques, ainsi que l'entrée en vigueur, le 22 janvier 2021, du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires. M. Guterres a appelé tous les États à soutenir les objectifs du TIAN et à reconnaître sa place dans l'architecture mondiale du désarmement. Il a ensuite précisé que 2022 offrirait aux États Membres de nouvelles opportunités de tirer parti de ces développements avec la Conférence d'examen des Parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), longtemps retardée.

Après s'être félicité de cette nouvelle fenêtre d'opportunité, le Secrétaire général a insisté sur le fait « qu'éliminer le risque nucléaire signifie éliminer les armes nucléaires ». C'est pourquoi, il a appelé à continuer de travailler vers cet objectif qui est au cœur de son programme de désarmement -l'élimination des armes de destruction massive- tout comme la lutte contre la prolifération des technologies conventionnelles et nouvelles sur le champ de bataille.

« Mais jusqu'à ce que les armes nucléaires soient éliminées, il est dans l'intérêt de tous les États d'empêcher toute utilisation possible », a réaffirmé le Secrétaire général, qui a appelé les États à tout mettre en œuvre afin que les catastrophes que l'on pensait inimaginables hier ne viennent pas frapper nos vies demain.

Notant que l'anéantissement de l'humanité ne tient qu'à un malentendu, un faux pas, une erreur de calcul, un simple bouton pressé, le Secrétaire général a appelé à saisir les opportunités qui se présenteront cette année pour nous rapprocher de notre objectif d'éliminer ces armes. Il a appelé à rejeter la logique empoisonnée de la compétition nucléaire, à dissiper une bonne fois le nuage de la menace nucléaire pour inaugurer une nouvelle ère de dialogue, de confiance et de paix pour tous.

à suivre...