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10/07/2021 | Press release | Archived content

Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID-19 – 7 octobre 2021

  • Ce sont désormais plus de 6,4 milliards de doses de vaccin qui ont été administrées dans le monde et près d'un tiers de la population mondiale est entièrement vaccinée contre la COVID-19. Cependant, ces chiffres masquent une injustice terrifiante. Les pays à faible revenu ont reçu moins d'un demi-pour cent des vaccins dans le monde. En Afrique, moins de 5 % des personnes sont complètement vaccinées.
  • Aujourd'hui, l'OMS lance la Stratégie pour garantir la vaccination contre la COVID-19 dans le monde d'ici à la mi-2022. Cette stratégie expose la voie qu'il nous faut emprunter tous ensemble pour atteindre nos objectifs de vacciner 40 % de la population de chaque pays d'ici à la fin de cette année et 70 % pour le milieu de l'année prochaine.
  • Avec une production mondiale de vaccins de près de 1,5 milliard de doses par mois, les approvisionnements suffisent pour atteindre nos objectifs, pour autant que la distribution se fasse équitablement.
  • Nous ne pouvons atteindre nos objectifs que si les pays et les entreprises qui contrôlent l'approvisionnement en vaccins donnent la priorité aux contrats destinés au COVAX et à l'African Vaccine Acquisition Trust - ou AVAT - pour ce qui des livraisons et des dons de doses. L'équité vaccinale permettra d'en finir plus rapidement avec la pandémie.
  • Hier, au terme d'une consultation mondiale avec des patients et des experts, l'OMS a publié une définition de cas clinique pour l'affection post-COVID-19. Cette définition normalisée aidera les cliniciens à identifier plus facilement les patients et à leur fournir les soins appropriés. Elle est en outre cruciale pour une meilleure reconnaissance et pour faire progresser la recherche. L'OMS encourage l'ensemble des autorités, des décideurs et des cliniciens à l'échelle nationale à adopter cette définition.

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Bonjour, bon après-midi et bonsoir,

Il y a presque un an jour pour jour, à cette même conférence de presse, je déclarais que le monde attendait avec impatience les résultats des essais de vaccins contre la COVID-19.

J'ai également indiqué qu'une fois un vaccin disponible, nous devions en faire bon usage en nous assurant que tous les pays puissent en disposer de façon équitable.

Le développement et l'homologation de vaccins en un temps record ont été un parangon de réussite scientifique. Or, nous sommes maintenant au bord du précipice et risquons de chuter si nous ne veillons pas à ce que les progrès de la science profitent à tout le monde, dans tous les pays, dès à présent.

Ce sont désormais plus de 6,4 milliards de doses de vaccin qui ont été administrées dans le monde et près d'un tiers de la population mondiale est entièrement vaccinée contre la COVID-19.

Cependant, ces chiffres masquent une injustice terrifiante.

Les pays à revenu élevé ou intermédiaire de la tranche supérieure ont utilisé 75 % de tous les vaccins produits à ce jour.

Les pays à faible revenu ont, pour leur part, reçu moins d'un demi-pour cent des vaccins dans le monde. En Afrique, moins de 5 % des personnes sont complètement vaccinées.

Comme vous le savez, plus tôt cette année, l'OMS s'est fixé pour objectif que tous les pays vaccinent 10 % de leur population avant la fin du mois de septembre. Cependant, 56 pays n'y sont pas parvenus sans que la faute leur en incombe.

Aujourd'hui, l'OMS lance la Stratégie pour garantir la vaccination contre la COVID-19 dans le monde d'ici à la mi-2022.

Cette stratégie expose la voie qu'il nous faut emprunter tous ensemble pour atteindre nos objectifs de vacciner 40 % de la population de chaque pays d'ici à la fin de cette année et 70 % pour le milieu de l'année prochaine.

Pour atteindre ces objectifs, il faudra au moins 11 milliards de doses de vaccin.

Le problème n'est pas l'approvisionnement, mais la répartition.

Fin septembre, près de 6,5 milliards de doses avaient déjà été administrées dans le monde. Avec une production mondiale de vaccins de près de 1,5 milliard de doses par mois, les approvisionnements suffisent pour atteindre nos objectifs, pour autant que la distribution se fasse équitablement.

Des contrats ont été conclus pour les 5 milliards de doses restantes. Toutefois, il est essentiel que ces doses aillent là où elles sont le plus nécessaires - la priorité allant aux personnes âgées, aux agents de santé et aux autres groupes à risque.

Nous ne pouvons atteindre nos objectifs que si les pays et les entreprises qui contrôlent l'approvisionnement en vaccins donnent la priorité aux contrats destinés au COVAX et à l'African Vaccine Acquisition Trust - ou AVAT - pour ce qui des livraisons et des dons de doses.

Nous avons les outils pour maîtriser la pandémie si nous les utilisons correctement et les partageons équitablement. Nous ne devons pas non plus oublier que la vaccination est un outil puissant, mais qu'elle n'est pas le seul - tous les pays doivent continuer d'appliquer des mesures sociales et de santé publique selon une démarche globale et fondée sur les risques, en parallèle d'une vaccination équitable.

L'équité vaccinale permettra d'en finir plus rapidement avec la pandémie. La concrétisation des objectifs de l'OMS en matière d'équité vaccinale renforcera considérablement l'immunité de la population à l'échelle mondiale, protégera les systèmes de santé, permettra aux économies de redémarrer pleinement et diminuera le risque d'émergence de nouveaux variants.

Aujourd'hui, je suis heureux de compter sur la présence du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui, comme nous, appelle depuis longtemps à l'équité mondiale en matière de vaccins.

Monsieur le Secrétaire général, je vous remercie de votre appui et de votre action de plaidoyer tout au long de cette pandémie, ainsi que de l'intérêt particulier que vous avez marqué pour l'équité vaccinale. Bienvenue. Vous avez la parole.

[LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ANTÓNIO GUTERRES S'ADRESSE AUX MÉDIAS]

Merci beaucoup, Monsieur le Secrétaire général, merci pour votre leadership. Comme vous l'avez dit, ce plan ne peut réussir que si tout le monde coopère.

Nous demandons à tous les pays de mettre à jour leurs objectifs et leurs plans nationaux en matière de vaccins contre la COVID-19, de manière à orienter les investissements dans la fabrication et la distribution des vaccins.

Nous demandons aux pays dont la couverture vaccinale est élevée d'échanger les calendriers de livraison avec le Mécanisme COVAX et AVAT, et de respecter sans plus attendre leurs engagements en matière de partage des doses.

Nous demandons aux pays producteurs de vaccins de permettre la libre circulation à l'international des vaccins finis et des matières premières, et de permettre le partage du savoir-faire, des technologies et des licences.

Nous demandons aux fabricants de vaccins de donner la priorité aux contrats conclus avec le Mécanisme COVAX et AVAT et de les exécuter de toute urgence, de faire preuve d'une plus grande transparence sur la destination des produits et de partager leur savoir-faire et des licences non exclusives pour que toutes les régions puissent accroître leur capacité de fabrication.

Nous demandons à la société civile, aux organisations communautaires et au secteur privé de continuer à plaider à l'échelle locale, nationale et mondiale en faveur d'un accès équitable non seulement aux vaccins, mais aussi aux tests et aux traitements.

Nous demandons à tous les pays de s'assurer qu'ils sont bien en mesure d'utiliser toutes les doses aussi rapidement et aussi efficacement que possible.

De même, nous demandons aux banques multilatérales de développement, qu'elles soient mondiales ou régionales, d'aider les pays à accéder plus rapidement aux capitaux dont ils ont besoin pour financer les programmes de distribution de vaccins.

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Enfin, bien qu'une distribution équitable des vaccins concourra à mettre fin à la pandémie, cette dernière continuera d'avoir des répercussions pendant de nombreuses années - en particulier pour les personnes qui ont été infectées et continueront de souffrir des effets de l'affection post-COVID-19, également appelée « COVID-19 de longue durée »

Hier, au terme d'une consultation mondiale avec des patients et des experts, l'OMS a publié une définition de cas clinique pour l'affection post-COVID-19

Selon cette définition, l'affection post-COVID-19 survient généralement 3 mois après le début de la COVID-19, avec des symptômes qui durent au moins 2 mois et qui ne peuvent pas être expliqués par un autre diagnostic. Certains patients ont fait état de symptômes d'affection post-COVID-19 pendant beaucoup plus de 2 mois.

Les symptômes courants comprennent, entre autres, la fatigue, l'essoufflement ou les troubles cognitifs qui ont tous une incidence sur la vie quotidienne

Cette définition normalisée aidera les cliniciens à identifier plus facilement les patients et à leur fournir les soins appropriés. Elle est en outre cruciale pour une meilleure reconnaissance et pour faire progresser la recherche

L'OMS encourage l'ensemble des autorités, des décideurs et des cliniciens à l'échelle nationale à adopter cette définition

Margaret, vous avez la parole.