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10/18/2021 | Press release | Distributed by Public on 10/18/2021 15:07

Assemblée générale: Deuxième Commission

(Le résumé complet du communiqué sera disponible plus tard dans la journée.)

DIALOGUE AVEC LES COMMISSIONS RÉGIONALES

Inégalités mondiales croissantes: transformer les promesses en actes

Exposés

Mme VANESSA FRAZIER, Présidente de la Deuxième Commission, a rappelé comment, au cours des dernières semaines, la Deuxième Commission avait constaté que les effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 continuaient d'entraver les progrès du développement durable dans le monde, ralentissant ou annulant des années de croissance économique et de progrès social durement acquis. De nombreux pays en développement sont pris au piège d'un cercle vicieux dans lequel les problèmes de liquidité, la réduction de la marge de manœuvre budgétaire et le coût de la dette entravent les investissements dans les mesures de relance urgentes, a déploré Mme Frazier.

Dans ce contexte, le Programme de développement durable à l'horizon 2030 souligne l'importance des dimensions régionales et sous-régionales du développement durable, a-t-elle pointé, l'échelon régional étant essentiel pour traiter les problèmes transfrontaliers et préparer le terrain pour une action concertée au niveau mondial. Pour la Présidente de la Deuxième Commission, c'est à ce niveau régional que la reconnexion des économies, l'inversion de la désorganisation des liens commerciaux et de transport, l'exploitation du potentiel des technologies numériques et le traitement des risques transfrontaliers offrent des avantages plus immédiats.

Félicitant les secrétaires exécutifs d'avoir choisi « le thème très actuel de l'inégalité », compte tenu de son impact sur les efforts déployés pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), elle s'est dite impatiente de découvrir les possibilités et les innovations offertes par les commissions pour relever ce défi.

Pour Mme ROSA MALANGO, Directrice du Bureau de New York des commissions régionales, « nous vivons dans un monde où la richesse et le pouvoir se sont concentrés de manière disproportionnée entre les mains de quelques-uns ». La Directrice a aussi relevé que les niveaux élevés d'inégalités, combinés à des décennies de sous-investissement dans les services publics, les soins de santé et la protection sociale, ont amplifié les impacts socioéconomiques de la pandémie dans de nombreux pays, touchant de manière disproportionnée les travailleurs, les femmes et les filles, les minorités raciales et ethniques, les personnes âgées, les jeunes et les peuples autochtones. Bien que des mesures de relance budgétaire massives aient été mobilisées au niveau mondial, elles sont essentiellement concentrées dans les pays à revenu élevé, a-t-elle ajouté.

Au cours de la dernière décennie, les commissions régionales ont permis d'accumuler une « mine de connaissances sur les conséquences sociales, environnementales et économiques néfastes des inégalités », a-t-elle expliqué. Les commissions ont préconisé « des outils et des solutions » pour promouvoir une plus grande égalité par le biais de la protection sociale, de la santé, de l'éducation, du travail et des politiques fiscales.

Grâce à leurs plateformes, a-t-elle poursuivi, ces commissions ont catalysé l'action et établi des partenariats, avec leurs États membres, au sein de la famille des Nations Unies, mais aussi avec d'autres organisations régionales et sous-régionales et des acteurs clefs. Mme Malango a considéré essentiel de tirer parti de ce « vaste ensemble de connaissances et d'expertise » pour réexaminer les asymétries mondiales dominantes et leur impact sur une reprise équitable, inclusive et durable après la pandémie.

Mme ARMIDA SALSIAH ALISJAHBANA, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), a attiré l'attention sur la hausse des inégalités dans la région en raison de la pandémie et des changements climatiques. En avril 2021, les États membres de la CESAP ont adopté la résolution 77/1 pour reconstruire en mieux par la coopération régionale, qui repose sur deux piliers: la santé et mieux se relever ensemble.

Mme Alisjahbana a ensuite présenté les six domaines prioritaires de cette stratégie. Premier domaine prioritaire: la santé publique qui vise notamment à surmonter les inégalités dans l'accès à la vaccination. Deuxième domaine prioritaire: l'inclusion, avec pour objectif de parvenir à des sociétés inclusives, notamment par le biais d'une couverture sanitaire universelle. Troisième domaine prioritaire: la réduction des disparités au sein et entre les pays, objectif pour lequel les membres de la CESAP demandent l'appui de l'ensemble des Nations Unies, par exemple pour l'amélioration des infrastructures. Quatrième domaine prioritaire: une transformation durable pour réduire les asymétries dans le monde, qui vise notamment à lutter contre les changements climatiques et à accélérer le passage à des énergies durables. Cinquième domaine: financement de la reprise et du développement, avec une réduction de la dette et la création d'un espace budgétaire suffisant, entre autres. Sixième domaine prioritaire: la numérisation pour réduire la fracture sociétale, notamment en accélérant l'investissement dans l'innovation technologique.

En matière de coopération régionale, a fait savoir la Secrétaire exécutive de la CESAP, il s'agit surtout de travailler en réseau et de développer les partenariats avec les organisations régionales comme l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN). Elle a aussi souligné l'importance de la coordination des actions régionales avec les coordonnateurs résidents et les équipes de pays de l'ONU.

Pour Mme OLGA ALGAYEROVA, Secrétaire exécutive de la Communauté économique pour l'Europe (CEE), ce n'est pas le moment d'être complaisant ou trop confiant, car la crise n'est pas terminée, des fragilités subsistent, ainsi que des risques critiques. Cependant, elle a affirmé que « nous avons entre les mains la possibilité de construire un monde meilleur où la prospérité est vraiment partagée et l'environnement respecté ». Elle a relevé que dans la plupart des régions de la région de la CEE, la pandémie semble s'atténuer et que les restrictions à la vie sociale et économique se sont assouplies. Selon la Secrétaire exécutive de la CEE, les vaccins sont le facteur clef pour rendre possible la réouverture des économies tout en réduisant les taux d'infection et les victimes. Mais, a-t-elle reconnu, le taux de vaccination est très inégal à travers le monde, tout comme dans la région de la CEE.

Mme Algayerova a noté que l'expansion économique est de retour dans sa région. Environ la moitié des pays de la CEE ont regagné ou sont sur le point de regagner les niveaux de productivité d'avant la pandémie, a-t-elle précisé. Elle a cependant expliqué que ces augmentations de production ne vont pas forcément ramener les économies vers la croissance. Elle a également fait observer que le recul enregistré à cause de la croissance perdue au cours de la pandémie empêche de réduire plus rapidement l'écart entre les pays riches et ceux moins avancés au sein de la CEE.

La Secrétaire exécutive a évoqué les multiples facettes des inégalités et souligné que certains facteurs façonnent les inégalités et contribuent à leur reproduction. Elle a cité les mauvaises conditions de logement, les capacités de transport réduites ainsi que des obstacles d'ordre environnemental. « Nous devons donc lutter contre ces inégalités par des actions spécifiques permettant d'améliorer l'accès aux services en faveur des plus défavorisés. » Cette démarche, a-t-elle rappelé, est au cœur du Programme de développement durable à l'horizon 2030. En conclusion, elle a misé sur « l'international » et « la coopération régionale », les seules voies permettant de faire face aux défis de l'heure.

Mme ALICIA BÁRCENA, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes, (CEPALC), a parlé d'« asymétrie mondiale », dans le sens où les plans de relance se concentrent dans les pays développés, et où la fracture numérique entre pays augmente. L'asymétrie ne s'arrête pas là: dans la région de la CEPALC, aucune initiative de relance n'est comparable avec ce qu'il se fait en Europe ou aux États-Unis. Au niveau climatique, la CEPALC est très peu émettrice, et l'adaptation n'est pas financée comme il se doit. En matière de couverture vaccinale, l'asymétrie est également criante.

Mme Bárcena a parlé de « productivité fragmentée », de « faiblesses structurelles », et d'une perte d'emplois énorme dans une région de la CEPALC « à 80% urbanisée ». Elle prévoit une « croissance médiocre pour 2022 » et « des niveaux d'investissements très bas » parce que « les importations augmentent » et « le coût des biens aussi ».

Concernant le fossé numérique, plus de 60% des foyers de la région n'ont pas accès à Internet et des millions de jeunes ont perdu une année d'éducation avec la pandémie, a-t-elle fait savoir, sans compter que beaucoup de femmes sont revenues à un travail domestique. La CEPALC est la région en développement la plus endettée au monde, a ajouté la Secrétaire exécutive.

Pour surmonter ces défis, Mme Bárcena a plaidé pour que les pays développés qui ont bénéficié des nouveaux droits de tirage spéciaux (DTS) en redirigent une partie vers les pays en développement. Elle a aussi recommandé de promouvoir la production et la distribution de vaccins dans le cadre d'un plan d'autosuffisance.

Elle a encore appelé à « redistribuer les liquidités », réformer l'architecture de l'aide internationale, « garantir le juste paiement de l'impôt par les multinationales ». À ce sujet, elle a suggéré que le Comité d'experts de la coopération internationale en matière fiscale de l'ONU devienne un mécanisme intergouvernemental pour les affaires financières et fiscales internationales, afin de traiter des asymétries mondiales comme celles touchant les pays à revenu moyen.

En outre, Mme Bárcena a appelé à renforcer la solidarité internationale ou à établir un impôt sur la fortune sur ceux qui ont bénéficié financièrement de la pandémie, un impôt qui servirait à financer les mesures d'urgence.

Mme ROLA DASHTI, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) et coordinatrice des Commissions régionales, a indiqué que la CESAO avait lancé dès mars 2020 plusieurs actions en réponse à la pandémie de COVID-19, dans une région où environ 16 millions de personnes ont perdu leur emploi. Parmi ces actions, elle a cité notamment les bulletins d'information envoyés par la CESAO à ses États membres, qui leur permettaient de s'attaquer aux défis immédiats ainsi qu'aux problèmes à long terme. La CESAO a aussi conseillé de créer un fonds de solidarité régional pour aider les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, et a lancé un appel à l'allègement ou à la suspension de la dette aux institutions financières. La protection sociale pour améliorer le niveau de vie et réduire les inégalités faisaient partie de ces approches, a précisé Mme Dashti. La CESAO a également développé une base de données des mesures adoptées par 191 pays, qui a été utilisée par les décideurs de la région arabe afin de formuler leurs propres plans de soutien.

Pour la région, l'un des principaux défis tient au financement des programmes nationaux de développement, a indiqué la Secrétaire exécutive. À ce sujet, la CESAO a élaboré un outil de simulation interactif en ligne sous la forme d'un cadre de financement national intégré, ce qui a jusqu'à présent permis à 13 pays de mieux évaluer leurs besoins de financement pour la mise en œuvre du Programme 2030, en fonction de leurs objectifs nationaux. La CESAO a également mis en place une autre plateforme en ligne, qui sert d'outil de simulation et d'analyse de chocs et d'évaluation des mesures politiques sur des indicateurs macroéconomiques clefs, comme la croissance, l'inflation, l'emploi, etc. Enfin, la CESAO a proposé à ses États membres un outil en ligne pour le suivi des dépenses, notamment dans le secteur social, dans l'objectif de réduire les inégalités et d'étendre la couverture sociale, afin de « ne laisser personne de côté ».

Mme VERA LUM SONGWE, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), a déclaré que la solution possible aujourd'hui à la pandémie de COVID-19 en Afrique serait de renforcer la vaccination. Elle a déploré le fait que l'Afrique soit le continent ayant le moins vacciné sa population, une autre inégalité après celles ayant été observées dans la riposte à la pandémie. Elle a, en effet, relevé que le continent connaît une dépendance critique pour ses approvisionnements en biens et produits consommables, y compris dans le domaine médical. De plus, la COVID-19 est venue s'abattre sur un continent qui avait déjà un fort taux de prévalence de maladies non transmissibles.

Avec la crise, c'est 260 000 jeunes Africains qui cherchent un emploi chaque jour, a révélé Mme Songwe. Reconnaissant que la crise eût suscité de multiples mesures sociales de la part de nombreux gouvernements, elle a relevé que cela entraînait des pressions budgétaires et faisait exploser l'endettement. Désormais, le continent a un taux d'endettement de 66% par rapport à son produit intérieur brut (PIB). D'ailleurs, durant la crise, les pays africains se sont davantage tournés vers des créanciers privés qui étaient plus accessibles que les fonds publics, a fait savoir la Secrétaire exécutive.

La crise a également conduit à l'inflation de produits alimentaires, ce qui renforce encore les inégalités sociales, a-t-elle poursuivi, en parlant du continent africain. Elle a toutefois constaté avec satisfaction que les producteurs de pétrole commencent actuellement à ressentir une embellie, grâce à l'augmentation des prix sur les marchés internationaux. La Secrétaire exécutive a également rappelé que 55% du PIB du continent est tributaire du tourisme, un secteur d'activités parmi les plus affectés par la COVID-19. De plus, les investissements étrangers directs n'ont pas repris leur niveau d'avant COVID-19.

Le secteur numérique a du moins connu une certaine croissance durant la COVID-19, a constaté Mme Songwe, en signalant par exemple que, dans certains pays, des produits de base sont désormais vendus sur des plateformes numériques, avec de meilleurs bénéfices. Elle a ainsi évoqué la vente du café rwandais ou du poivre blanc camerounais en ligne. Elle a enfin salué les droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI qui ont été accordés aux pays à travers le monde, même si elle a estimé que les 5% dédiés à l'Afrique sont insuffisants.

Discussion interactive

Après avoir entendu ces exposés, Mme ROSA MALANGO, Directrice du Bureau de New York des commissions régionales et modératrice du dialogue, a donné la parole aux États Membres pour entendre leurs commentaires et entamer un dialogue interactif. Ces derniers ont notamment salué le rôle joué par les commissions régionales dans le soutien aux pays, face à la pandémie de COVID-19.

À cet égard, l'Indonésie a plaidé pour un plus grand soutien des commissions régionales pour renforcer les secteurs productifs affectés par la COVID-19. La délégation a également suggéré d'harmoniser la lutte contre les inégalités et a promis d'accorder un grand intérêt à la question lors de sa présidence du G20 en 2022. Pour sa part, la République islamique d'Iran a mis l'accent sur le fait que la pandémie entrave les acquis en matière de développement. La représentante a estimé que le multilatéralisme devrait être renforcé, de même que le rôle des commissions régionales, à cet effet. En outre, la délégation a demandé aux commissions de fournir davantage d'informations sur les risques de catastrophe.

Se disant plus attachés que jamais au système multilatéral, les États-Unis ont observé que les cinq commissions régionales jouent un rôle de plus en plus important et que l'un des défis les plus urgents est la reprise post-pandémie. Celle-ci devrait prendre en compte les inégalités, la crise sanitaire et la pandémie frappant de plein fouet des populations qui « ne le méritent pas ». Les États-Unis veulent adopter une approche collaborative, a assuré le représentant. De même, le représentant de l'Union européenne (UE) a jugé important de renforcer le système des Nations Unies afin qu'il accomplisse son mandat et salué le rôle des commissions régionales.

Le Maroc a jugé que les perspectives régionales sont essentielles à la Deuxième Commission, soulignant le caractère nécessaire de ce dialogue pour contextualiser les défis pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable (ODD). Il a demandé aux participants quel rôle ils souhaitaient jouer pour promouvoir la coopération Sud-Sud, dans une stratégie de relèvement post-COVID.

Au niveau régional, le Liban a salué le rôle positif de la CESAO et a dit attendre avec intérêt des réformes sur la durabilité de la dette et les impôts, entre autres. Il a plaidé pour des commissions régionales « volontaristes » pour améliorer le multilatéralisme. L'Iraq a également salué le rôle de la CESAO et son soutien au Gouvernement iraquien, notamment dans les secteurs du développement, du renforcement des capacités du secteur public et de la production agricole, et dans l'analyse de l'influence des changements climatiques sur la production agricole iraquienne.

Le Maroc a mentionné « le taux de vaccination très bas » dans la région arabe, « le marché du travail toujours endommagé par la pandémie », particulièrement « le secteur informel et les services ». La délégation a toutefois évoqué un « potentiel immense » en matière d'économie.

Pour répondre aux interrogations du Maroc sur la coopération, Mme Rola Dashti, Secrétaire exécutive de la CESAO, a fait observer que la coopération Sud-Sud et triangulaire est au cœur de la mission de la CESAO. Des initiatives existent pour les États Membres, notamment pour les aider à réaliser les ODD et un fonds spécifique pour le Liban a été créé afin que le pays se remette des chocs multiples qu'il a subis.

Mme Dashti a confirmé que toutes les commissions régionales collaborent sur des sujets divers et variés, comme les groupes vulnérables, la protection sociale, la connectivité, l'élimination des inégalités et l'amélioration de la prospérité. L'appui des États Membres est essentiel pour cette tâche, a-t-elle souligné, en souhaitant que ce dialogue se pérennise à l'avenir.

Pour ce qui est de la perspective africaine, le Maroc a dit s'attacher à participer à des stratégies pour que l'Afrique soit au centre du relèvement post-pandémie.

Mme Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA, a confirmé qu'il faut plus de vaccins contre la COVID-19 et a insisté sur la transparence dans leur fourniture et leur utilisation. Elle a demandé des ressources supplémentaires pour que les pays investissent davantage dans la numérisation et renforcent les filets de sécurité sociale.

Du côté de l'Amérique latine et des Caraïbes, le Mexique a remercié la CEPALC pour son aide face à la pandémie, sans laquelle les impacts économiques et sociaux auraient été encore plus graves. Le Mexique est très favorable à un renforcement de la coopération entre les organisations régionales, les Nations Unies et le G20. La réduction des inégalités est la grande tâche en suspens dans la région, a souligné le représentant mexicain. Il a demandé à Mme Bárcena, quelles recommandations du rapport « Notre programme commun » du Secrétaire général seraient les plus efficaces à mettre en œuvre au niveau régional.

Évoquant également les effets de la crise sanitaire, le Costa Rica l'a qualifié de « cataclysme », avec son cortège de pauvreté, de chômage, de faim, qui met en péril le Programme à l'horizon 2030. La CEPALC a montré combien la solidarité et la coopération internationales ne représentent pas seulement des solutions à la crise, mais une nécessité. Le représentant a plaidé pour une synergie entre les commissions régionales. La représentante de la République dominicaine a également appelé à renforcer le rôle du multilatéralisme et des commissions régionales, et a fait observer que l'Amérique latine et les Caraïbes était la région du monde la plus endettée.

En matière de coopération Sud-Sud, Mme Alicia Bárcena, Secrétaire exécutive de la CEPALC, a indiqué que la CEPALC a un organe subsidiaire coordonné avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Des mesures économiques, sociales et environnementales sont prises et un nouveau portail statistique vient d'être lancé en ce sens. La CEPALC a aussi appuyé le Marché commun du Sud (Mercosur). Par ailleurs, un programme de développement intégré pour l'Amérique centrale, avec un fonds d'affectation spécial, a été lancé.

Pour répondre à la question du Mexique portant sur « Notre programme commun », la Secrétaire exécutive de la CEPALC a jugé très important d'avoir divers indicateurs de richesse, notamment pour les pays à revenu intermédiaire. Revoir le contrat social des pays après la pandémie est un autre sujet prioritaire. Une réunion entre le G20 et l'ECOSOC serait la bienvenue au sujet de la lutte contre les flux financiers illicites, a ajouté Mme Bárcena. Enfin, il faudrait combler les lacunes concernant l'accès à l'eau, l'assainissement et l'énergie.

Pour sa part, la Fédération de Russie a dit soutenir des projets visant la réduction des inégalités à l'échelle régionale. C'est aussi l'objectif de l'initiative du Président Poutine, qui envisage un partenariat eurasiatique, de Lisbonne à Vladivostok, avec la participation de la CEE et de la CESAP.

Pour la Pologne, la solidarité doit être de mise dans la reprise post-COVID-19. C'est pourquoi le pays est engagé, dans le cadre de sa coopération internationale, à soutenir les populations les plus vulnérables. S'adressant à la Secrétaire exécutive de la CEE, la Pologne a demandé comment la CEE peut appuyer la coopération économique et l'intégration régionale.

Mme Olga Algayerova, Secrétaire exécutive de la CEE, a confirmé que sa commission travaille effectivement sur la connectivité entre l'Europe et l'Asie centrale, répondant ainsi à la préoccupation de la Fédération de Russie. Elle a ensuite relevé que la région dont elle a la charge connaît de nombreuses inégalités, entre et au sein des pays. Ne laisser personne de côté reviendrait donc à assurer des filets de sécurité sociale.

Au sujet des questions de vieillissement qui touchent particulièrement la région et pourraient affecter la productivité et la main d'œuvre, elle a souligné que cela peut conduire à des conflits de générations. Cela nécessite donc la transformation des économies avec des modèles plus verts et circulaires, ce qui passe par des infrastructures nouvelles et le renforcement de la numérisation. La CEE a déjà établi des directives concernant toutes ces questions, a-t-elle affirmé.

La représentante de la Thaïlande a expliqué combien est importante, à tous les niveaux, la coopération et la coordination entre la CESAO, la Deuxième Commission et les autres commissions régionales. « Les partenariats sont importants pour réaliser nos objectifs », notamment le Programme de développement durable à l'horizon 2030, et il est donc important de trouver de nouvelles voies pour harmoniser le Programme 2030 et les stratégies nationales, a-t-elle affirmé.

La Secrétaire exécutive de la CESAP, Mme Armida Salsiah Alisjahbana, a réagi à la déclaration de la Fédération de Russie, en soulignant que sa commission régionale s'attèle à l'amélioration de la connectivité. Il est aussi question d'améliorer l'approvisionnement transfrontalier d'électricité. Étant donné que les États de la région sont très vulnérables aux catastrophes naturelles, cette question occupe une place de choix dans le travail de la CESAP, a dit la Secrétaire exécutive en réaction aux interventions de la Thaïlande et de l'Iran.

En conclusion de ce dialogue, la Directrice du Bureau de New York des commissions régionales et modératrice du dialogue a appelé les États Membres à reconnaître le travail effectué par les commissions régionales, à les soutenir et à utiliser leurs outils. Elle a aussi demandé aux délégations d'améliorer la mise en œuvre de la réforme du système des Nations Unies dans les régions.

à suivre