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08/10/2022 | Press release | Distributed by Public on 08/10/2022 11:12

En Guadeloupe, face à la pénurie, ce trafic de l’eau en bouteille qui se développe

Depuis une quinzaine d'années, l'effondrement du service public de l'eau a jeté 400 000 Guadeloupéens dans une crise sanitaire majeure sur fond de pollution au chlordécone. Cette faillite fait le bonheur des producteurs locaux d'eau en bouteille, vendue trois fois plus chers qu'en métropole.

« L'eau Karuline puise sa force dans une rivière guadeloupéenne à Petit-Bourg, qui a pris naissance dans la montagne. Cette eau est ensuite contrôlée et purifiée, pour vous offrir une eau d'une qualité irréprochable. » Avec sa belle étiquette bleue, cette « nouvelle » eau est en train de se faire une place à la Martinique après s'être imposée en Guadeloupe, sur son marché d'origine. Mais le packaging ne fait pas tout, souligne Florent Grabin, président de l'association Pour une Martinique autrement (Puma) : « C'est une tromperie. Eu égard notamment à la présence de pesticides dans nos rivières, il y a lieu d'être très vigilant sur cette présentation, même si le distributeur a respecté la réglementation en mentionnant qu'il s'agit d'une eau traitée (comme l'eau du robinet), mais en très petits caractères. Ceci est aussi valable pour son concurrent Capès-Dolé. »Robinet empoisonnéKaruline, c'est plus d'un quart des 80 millions de bouteilles consommées chaque année sur l'île papillon. Cette soif des Guadeloupéens pour les eaux en bouteille (plus de deux fois et demie la moyenne nationale) ne doit rien au hasard. Les 400 000 habitants de l'île n'ont pas vraiment d'autre choix que...

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