Deux professeures de l’UQAT proposent des outils pour repenser l’accompagnement des stagiaires de façon plus inclusive

Depuis quelques années, les établissements d'études postsecondaires constatent une augmentation considérable de la population étudiante ayant des besoins particuliers : troubles d'apprentissage, troubles neurodéveloppementaux, troubles de santé mentale, etc. Deux professeures à l'École de travail social de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Jacinthe Godard et Dominique Jolette, ont réalisé une étude sur les besoins sociopédagogiques de ces personnes apprenantes lorsqu'elles réalisent leurs stages. Elles ont identifié les défis que représentent la supervision et l'accompagnement des stagiaires ayant des besoins particuliers ainsi que des pistes d'action possibles. Dans le but de mobiliser ces connaissances, elles ont élaboré et mis en œuvre une démarche de formation sur la diversité et les accommodements.

« Contrairement aux handicaps traditionnels, comme les déficiences visuelles, auditives ou motrices, qui sont habituellement visibles, les situations de handicap dit « émergent » passent généralement inaperçues. Pourtant, pour la personne apprenante, les difficultés sont bien réelles lorsqu'elles débutent un parcours de stage », explique la professeure Godard.

« Comment peut-on offrir une change égale à la réussite à ces étudiantes et étudiants qui sont de plus en plus nombreux? Ça a été le point de départ de notre projet et nous sommes très fières de pouvoir offrir de nouveaux outils à ces stagiaires ainsi qu'aux personnes qui les accompagnent », complète la professeure Jolette.

Afin d'améliorer l'expérience de stage des étudiants et étudiantes ayant des besoins sociopédagogiques et de sensibiliser les milieux qui les accueillent, Jacinthe Godard et Dominique Jolette ont développé des capsules vidéo informatives ainsi qu'un guide d'animation d'un atelier de formation et d'échange sur le thème de l'accompagnement inclusif des stagiaires en travail social. Bien qu'il soit question de travail social, ces outils de sensibilisation sont pertinents pour les personnes qui encadrent des stagiaires de plusieurs domaines d'études, notamment dans les métiers relationnels.

Pas de solution clés en main
Outre les personnes ayant des troubles d'apprentissage, neurodéveloppementaux ou de santé mentale, la diversité des profils des personnes apprenantes en milieu universitaire inclut aussi les étudiants et étudiantes : de première génération, qui sont parents, issus des Premiers Peuples ou de l'immigration récente, etc.

« Le constat que nous avons fait est qu'il faut adapter les pratiques pédagogiques à l'hétérogénéité de la population étudiante, mais qu'il n'y a pas de solution clés en main applicables à tous et toutes. Chaque situation et chaque personne est unique, ce qui requiert des réponses personnalisées et parfois innovantes », soutient la professeure Godard.

« Reconnaître la pluralité des profils étudiants est incontournable en formation pratique. Il faut être équitable avec ces personnes apprenantes ayant des besoins particuliers, leur offrir la possibilité de démontrer l'atteinte des exigences relatives à un stage, sans que les accommodements entrent en conflit avec les objectifs pédagogiques recherchés bien sûr », conclue la professeure Jolette.

Intitulé « Diversité et accommodements : démarche concertée d'amélioration de l'inclusion des étudiants et étudiantes ayant des besoins particuliers dans les stages en travail social », le projet mené par mesdames Godard et Jolette, en collaboration avec l'agente de recherche Gabrielle Arseneau, a été financé par le ministère de l'Enseignement supérieur (MES), volet reconfiguration de l'offre de formation. Les outils qu'elles ont développés se retrouvent sur une page dédiée du site Web de l'UQAT.