UNESCO - United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

01/24/2022 | Press release | Distributed by Public on 01/24/2022 05:36

Projet Renforcement des systèmes de Science, Technologie et Innovation (STI) pour le développement durable en Afrique

Rapport préliminaire synthèse

Le Projet de Renforcement des systèmes de Science, Technologie et Innovation (STI) pour le développement durable en Afrique est une initiative qui s'inscrit dans le cadre mondial de l'UNESCO pour le suivi, le soutien aux politiques et le plaidoyer en faveur de la « Recommandation de l'UNESCO sur la science et les chercheurs scientifiques » (novembre 2017). Ce projet, financé par la Coopération Suédoise (SIDA), est initié en faveur du Gouvernement congolais pour l'accompagner à produire, non seulement son premier rapport mais aussi à enclencher une véritable structuration de son système national de recherche scientifique.

Le rapport sur la mise en œuvre de la recommandation sur la science et les chercheurs scientifiques, exprime la volonté des parties prenantes de faire de la science une priorité nationale. Cette recommandation aux Etats membres de l'UNESCO contient l'ensemble type de politique, règlements et pratiques institutionnelles cadres convenu au niveau international pour les systèmes nationaux de sciences, de technologie et d'innovation (STI) dans tous les pays. C'est ainsi que, ce rapport national fait une combinaison d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs faisant office de tableau de bord. Les données qualitatives englobent les descriptions des politiques scientifiques et les instruments nécessaires pour sa gouvernance (Lois, Décrets, et arrêtés). Les données quantitatives sont les indicateurs existants mis à la disposition des chercheurs (Instituts de recherche, Centres de recherche, Universités).

La recommandation de l'UNESCO sur la Science et la Recherche Scientifique de 2017 (RS/SR 2017) et sa vision de mobiliser la science et de construire des systèmes STI nationaux, constitue le cadre général de ce projet. Dans cet état des lieux, dix (10) thématiques sont conçues pour répondre aux cibles spécifiques liées aux STI. Des besoins d'amélioration du système STI par rapport au RSSR et relatif à l'ensemble des thématiques ont été évalués.

  1. De la responsabilité de la science à l'égard des idéaux des Nations Unies que sont la dignité humaine, le progrès, la justice, la paix, le bien‐être de l'humanité et le respect de l'environnement.

La science fait partie intégrante des efforts des Etats membres pour bâtir une société plus humaine, plus juste et plus inclusive et sert des idéaux de paix et de bien-être de l'humanité promus par les Nations Unies.

En République du Congo, la production d'indicateurs de STI est une activité permanente. Cependant, elle ne permet pas la valorisation synergique de ces indicateurs en vue d'une optimisation des expérimentations. Ainsi pour résoudre ce problème, une stratégie et des politiques sectorielles seront élaborées, entre autres, pour la recherche et pour le système national d'information et de communication.

  1. De la nécessité d'une interaction constructive et réciproque entre la science et la société

Les gouvernements des Etats membres, ainsi que le grand public, reconnaissent la valeur et l'utilité de la science dans le domaine de la science et de la technologie comme moyens de relever les défis mondiaux.

Depuis plusieurs années, la République du Congo s'est résolument engagée dans la voie des réformes pour répondre à ses engagements internationaux et développer son potentiel dans le domaine des STI afin que ce secteur soit un des leviers du développement socioéconomique du pays. Les efforts ont été déployés aussi bien dans l'amélioration du cadre institutionnel et juridique, notamment l'élaboration des textes juridiques et réglementaires pour la création des Instituts de recherche répondant aux besoins actuels du pays. Toutefois, ces initiatives se heurtent à l'absence d'un document stratégique définissant la vision du pays à court, moyen et long terme. C'est dans cette optique que le Congo avait signé un accord de coopération avec L'UNESCO en vue de l'élaboration de la Stratégie sectorielle des STI (2014-2018) avant de solliciter à nouveau l'appui technique de cette agence pour finaliser la Politique de la science, de la technologie et de l'innovation pour la période 2021-2025.

Pour ce faire, la finalisation de la Politique Nationale de la Science, des Technologies et de l'Innovation (2022-2026) est une nécessité.

  1. Du rôle de la science dans l'adoption des politiques et décisions nationales, dans la coopération internationale et dans le développement

Les Etats membres doivent user des connaissances scientifiques de manière inclusive et responsable pour éclairer la formulation des politiques et décisions nationales, et pour promouvoir la coopération internationale et le développement.

Au regard de cette recommandation, la république du Congo ne ménage aucun effort dans :

  • La formalisation des accords de coopération en matière des STI avec les partenaires techniques et financiers ;
  • La participation aux programmes internationaux de développement des STI en prenant en compte les besoins transversaux des Etats ;
  • Le renforcement des capacités et des compétences des enseignants-chercheurs et des chercheurs scientifiques ;
  • L'élaboration des stratégies et des politiques de STI ;
  • Le renforcement des capacités du Système congolais de la recherche scientifique en matière de gouvernance et de suivi des politiques STI ;
  • L'apport synergique des institutions scientifiques aux problèmes nationaux comme la COVID-19, VIH/SIDA, maladies tropicales négligées (MTN), autres maladies émergentes, etc.

Il sied de noter que, le Congo est membre de l'Assemblée Générale de bailleurs de fonds en matière de décision des programmes à suivre et subventionner en Afrique.

  1. De la promotion de la science comme un bien commun

Les Etats membres sont instamment invités à considérer le financement public de la recherche et du développement comme une forme d'investissement public, dont les retombées se font sentir à long terme et servent l'intérêt général.

L'économie congolaise s'appuie essentiellement sur l'exploitation pétrolière avec pour corollaire une croissance économique dépendant des fluctuations du prix de baril de pétrole, par ailleurs le fonds national de développement de la science et de la technologie (FNDST) est sous-alimenté exclusivement avec les budgets de fonctionnement des organismes de recherche. Cependant, le Congo a contribué à l'effort international de la riposte à la COVID-19 par le biais de la coopération bilatérale et multilatérale avec des partenariats nationaux et internationaux.

Au regard de ce qui précède, et pour renforcer le rôle de la science et promouvoir la science (recommandation 3 et 4), les parties prenantes exhortent :

  • La formation à la recherche par la recherche des enseignants-chercheurs et des chercheurs scientifiques ;
  • L'allocation financière substantielle (au moins 1% du PIB) des organismes de recherche et d'enseignement supérieur ;
  • L'équipement des organismes de recherche et d'enseignement supérieur afin de les rendre performants pour mener des recherches de haut niveau ;
  • De promouvoir la formation des filles dans les filières scientifiques et technologiques ;
  • L'appui à l'organisation régulière des organes de décisions de la science et de la technologie (CSST, CIST) ;
  • Le renforcement des capacités dans l'élaboration des documents stratégiques.
  1. De l'assurance des conditions de travail et un accès aux formations et emplois scientifiques inclusifs et non discriminatoires

Les conditions de travail des chercheurs scientifiques restent un défi majeur. La 39ème Conférence Générale de l'UNESCO recommande aux États membres d'améliorer la condition du chercheur. En effet, tous les citoyens jouissent des mêmes possibilités d'acquérir l'éducation et la formation initiales dont ils ont besoin, et ont accès de manière équitable aux emplois dans le domaine de la recherche scientifique. Dans les filières scientifiques et professionnelles, les chercheurs scientifiques devraient jouir de conditions de travail équitable. La participation des femmes et autres groupes sous représentés doit être activement encouragée afin de remédier aux inégalités. En matière du genre, le gouvernement envisage réduire les disparités hommes et femmes dans les instances de décision de recherche scientifique.

  1. Toute activité scientifique doit répondre aux normes universelles en matière de droits de l'homme.

Les recherches doivent être menées d'une manière responsable et dans le respect des droits fondamentaux des chercheurs scientifiques tout en incluant l'éthique et la bioéthique. Le libre accès aux résultats de la recherche et aux connaissances ainsi produites permet de promouvoir l'exercice du droit, reconnu à tous les êtres humains, de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.

Le Gouvernement a mis en place des plateformes pour mener et réguler les activités de recherche scientifique et a créé des instituts pour faciliter l'accès aux résultats et connaissances scientifiques.

A l'effet de promouvoir l'exercice du droit, reconnu à tous les êtres humains, de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent il est nécessaire de :

  • Équiper les plateaux techniques des instituts créés,
  • Évaluer le système LMD,
  • Appuyer la promotion STI en vue de muscler l'éveil scientifique dans les milieux jeune et féminin,
  • Renforcer des capacités dans les domaines de l'éthique, de la bioéthique et dans les bonnes pratiques de laboratoire.
  1. Du juste équilibre entre les libertés, les droits et les responsabilités des chercheurs

Les chercheurs scientifiques s'acquittent de leur tâche dans le respect de leurs obligations à l'égard de la collectivité et de manière humainement, scientifiquement, socialement et écologiquement responsable, tout en jouissant du degré d'autonomie et de liberté intellectuelle et académique que requiert leur fonction et qu'exige le progrès de la science et de la technologie. Cependant en République du Congo, le cadre réglementaire concernant les libertés, les droits et les responsabilités des chercheurs est inexistant.

  1. De l'intégrité scientifique et les codes d'éthique dans le domaine de la science et de la recherche et leurs applications techniques

Les Etats membres doivent mettre en place les moyens nécessaires pour garantir l'éthique et la bioéthique dans les domaines des sciences fondamentales et appliquées tout en créant l'équilibre entre la science, l'éducation et la formation. Cette stratégie devrait permettre de définir une politique de l'éthique de la science et en créant et soutenant des comités en la matière et en encourageant l'éthique professionnelle des chercheurs, notamment leur intégrité intellectuelle et morale.

En République du Congo, on note une absence visible d'un comité national d'éthique et de bioéthique. Cependant, un nombre très limité de comités d'éthique institutionnels a déjà vu le jour. Il y a donc nécessité de diligenter la création d'un comité national d'éthique et de bioéthique qui jouera un rôle fédérateur conformément la loi 15/95 du 7 septembre 1995 portant orientation et programmation du développement scientifique et technologique.

  1. De l'importance décisive du capital humain pour un système scientifique sain et responsable

Les Etats membres doivent élaborer des politiques régissant la formation, l'emploi, les perspectives de carrière et les conditions de travail des chercheurs scientifiques.

Le "Capital Humain", sur lequel se fonde la construction du Système National de la Recherche Scientifique et de l'Innovation Technologique, est l'un des piliers du Programme National de Développement 2018-2022. Les programmes de renforcement des capacités des chercheurs juniors et seniors, offerts par les partenaires techniques et financiers, visent la valorisation des résultats de la recherche.

Les politiques de recherche scientifique doivent notamment :

  • Assurer des perspectives de développement des carrières adéquates et des possibilités d'apprentissage ;
  • Promouvoir le renforcement des capacités des chercheurs scientifiques ;
  • Renforcer des capacités en ressources humaines ;
  • Encourager la participation des femmes scientifiques dans les programmes de formation
  1. Du rôle des États membres dans l'instauration d'un environnement porteur pour la science et la recherche

Les Gouvernements des Etats membres, de même que les acteurs non gouvernementaux doivent créer un environnement stimulant qui soit propice à un système scientifique sain.

La création d'une autre grande université publique et la coopération internationale en matière de recherche scientifique expriment l'engagement du pays dans l'instauration d'un environnement favorable au développement de la science et de la recherche.

Par ailleurs, plusieurs initiatives dans le domaine des sciences, technologies et de l'innovation sont actuellement en cours : la construction et l'équipement de la Cité Scientifique de Brazzaville des laboratoires de recherche. Il est impérieux de :

  • Poursuivre de la politique d'investissement pour l'instauration d'un environnement ; favorable à la recherche scientifique et l'innovation technologique ;
  • Appuyer des projets de recherches dans les nanosciences et nanotechnologies ;
  • Recadrer le système du management des activités scientifique et technologiques.