Canadian Navy

01/24/2022 | Press release | Distributed by Public on 01/24/2022 14:44

Déploiement du premier rabbin sur un navire de la MRC pour mieux comprendre les défis auxquels les marins font face

L'aumônier du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Winnipeg est entré un peu dans l'histoire lors du récent déploiement du navire dans le cadre des opérations Neon et Projection dans la région indo-pacifique. Le capitaine (Capt) rabbin Noteh Glogauer, Ph.D., a été le premier rabbin juif à être déployé sur un navire de guerre de la Marine royale canadienne (MRC).

Bien que le capitaine Glogauer ait pu participer à l'excitation des opérations Neon et Projection, y compris à un vol en hélicoptère occasionnel, la principale raison pour laquelle cet époux, père et grand-père a demandé à être déployé était de mieux comprendre lui-même les défis auxquels les marins faisaient face.

En tant qu'aumônier du navire, le Capt Glogauer était la personne vers laquelle de nombreuses personnes à bord se tournaient pour obtenir du soutien pour leurs problèmes les plus personnels.

« Le rôle de l'aumônier est de flâner avec dessein, de boire beaucoup de café et de raconter de mauvaises blagues, a-t-il déclaré en citant l'un de ses mentors, notant que son objectif était d'être aussi visible que possible sur le navire afin que les marins sachent qu'il offrait ses services 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

« J'étais le seul aumônier du navire. Il y avait 259 autres personnes, c'était un privilège, et c'était à moi d'établir les relations et de créer l'ouverture pour que les militaires voient qu'ils peuvent réellement venir chercher du soutien. »

Il a servi les repas du matin, du midi et du soir aux marins tous les jours afin de prendre le pouls de l'équipage et de s'entretenir avec ceux qui, selon lui, se sentaient déprimés.

« Il ne s'agit pas de moi et d'où je viens, a expliqué le rabbin à propos de son approche concernant les conseils fournis aux marins. Il s'agit d'avoir de l'empathie. »

Selon le rabbin, l'empathie consiste à établir une véritable connexion émotionnelle. Il s'agit de la capacité de comprendre les difficultés que rencontre la personne, de valider ses sentiments et de l'accompagner pour qu'elle sache qu'elle peut compter sur un véritable soutien pour l'aider à résoudre son problème.

« Il n'y a rien de plus important que de fournir un environnement sûr où une personne se sent soutenue et non jugée. »

Le rabbin admet qu'il n'est pas ce que la plupart des gens attendent habituellement d'un membre des Forces armées canadiennes à bord d'un navire de la MRC.

« Je ne ressemble absolument pas aux anciens militaires, en raison de ce que je suis, a déclaré le rabbin. Je suis un juif orthodoxe hassidique. Je porte une kippa (couvre-chef juif) avec un motif de camouflage et j'ai une barbe non taillée parce que c'est un principe de notre foi. » Mais ressembler à quelqu'un non typique le rend plus attachant pour quelqu'un qui pourrait se sentir comme un étranger, croit-il.

« L'armée voit la valeur de ma présence ici, en raison de ce que je suis, à l'intérieur comme à l'extérieur »

Le rabbin Glogauer a déclaré que toute cette expérience lui a ouvert les yeux et l'a aidé à mieux comprendre ce que signifie le déploiement pour les marins de la MRC, leurs familles et leurs proches à la maison.

Le rabbin a déclaré qu'à l'approche du déploiement, il a compris ce sentiment qui pousse les membres de la famille à prendre un peu de distance, presque comme un instinct de protection, avant le déploiement. « J'ai remarqué que je prenais aussi un peu de distance avant le déploiement », a-t-il déclaré.

Il s'est également rendu compte que pendant le déploiement, une grande partie de la charge physique, mentale et financière incombait à son épouse, qui devait s'occuper de leur famille.

Ensuite, il y a le défi de la communication.

« Être coupé de sa famille est vraiment difficile », a déclaré l'aumônier.

Le rabbin Glogauer a parlé de la plus longue étape du déploiement du Winnipeg : 24 jours sans port ni courrier, et des communications difficiles avec le Wi-Fi.

« Vous commencez à comprendre le stress que les gens commencent à avoir. C'est une énorme tension. »

En entretenant ses propres relations à distance, le rabbin a pu en apprendre davantage sur ce que vivaient les autres à bord.

« Mon premier petit-enfant a eu un an en novembre pendant le déploiement. Et pour la plupart de ses étapes importantes, ma famille pouvait aller le voir, mais je ne pouvais pas... donc ce sentiment m'a permis de comprendre beaucoup mieux ce que nos militaires ressentent lorsqu'ils sont séparés de leurs proches. »

Et si le temps passé seul sur le navire peut être un facteur de stress pour certains, pour d'autres, il représente une occasion de développement personnel, de travailler sur leurs compétences relationnelles et de faire des choses pour leurs amis ou leurs proches.

Un soir, dans le carré des officiers, le rabbin et quelques autres ont remarqué qu'un autre marin faisait du crochet. Trois ou quatre marins se sont joints à lui et ont commencé à crocheter ensemble une fois par semaine.

« J'ai commencé à crocheter quelque chose pour mon petit-fils. J'ai appris une nouvelle compétence ici grâce à l'incroyable variété de personnes et au désir de créer des liens personnels. »

Comme l'un des autres militaires parlait espagnol, certains marins ont commencé à le faire aussi, pour améliorer leurs compétences linguistiques. Un autre marin était un guitariste expérimenté. Il y avait quelques guitares supplémentaires à bord, alors les personnes ont commencé à jouer ensemble en improvisant pour améliorer la façon dont ils jouaient.

Il a notamment dû modifier le nom et le format des réunions dominicales régulières, traditionnellement dirigées par un prêtre ou un pasteur et appelées « services religieux ». Le rabbin a changé le nom en « services dominicaux ». Le format est devenu un groupe de discussion ouvert axé sur des sujets pertinents pour les militaires à bord, tels que le leadership dans les situations de confrontation, le renforcement de la résilience et le développement d'un but dans la vie, pour n'en citer que quelques-uns.

Selon le rabbin, il s'agit davantage du sentiment d'appartenance que de l'action de prêcher. « Le lien de collégialité où la valeur est dans le travail d'équipe, la force dans l'unité et les relations, c'est ce qui favorise le but de la vie. »

J'ai demandé aux militaires pour quoi ils veulent qu'on se souvienne d'eux? Et ont-ils contribué quotidiennement au bien de leur équipe, du navire, des Forces armées canadiennes et de leur famille? C'est mon rôle - les aider à encadrer le parcours de leur vie de la manière la plus personnelle et la plus utile possible. »

Le NCSM Winnipeg est retourné à son port d'attache d'Esquimalt, en Colombie-Britannique, le 16 décembre 2021, après avoir parcouru plus de 30 000 milles marins dans le cadre des opérations Neon et Projection dans la région indo-pacifique.