Armée de l'Air

05/07/2021 | News release | Distributed by Public on 05/07/2021 16:14

07/05/2021 | Base d’Avord : découverte du hangar béton n°1 créé par Eugène Freyssinet en 1916

Construit au milieu du CFEDSA, la structure en impose par son volume, comme l'explique le commandant Stéphane, à la tête du CFEDSA : « Le HB1 est le fruit du travail d'un ingénieur novateur, Eugène Freyssinet, qui est allé à l'encontre de ce qui se faisait à l'époque, avec M. Eiffel et ses structures métalliques, pour employer du béton projeté. » Ce bâtiment a une riche histoire.

Un trésor classé au patrimoine du XXe siècle

Le HB1 est classé au patrimoine du XXe siècle depuis 2016. HB1. Derrière ce code mystérieux se cache l'appellation d'un bâtiment historique de la base d'Avord. Le HB1 rappelle les premières heures du développement de l'aviation en terre berrichonne. Survivant des constructions entreprises durant la Première Guerre mondiale, cette grande arche bétonnée se situe dans la zone occupée par l'escadre sol-air de défense aérienne - 1er régiment d'artillerie de l'air. Conçu initialement pour abriter les grands biplans de l'aviation militaire, il accueille désormais les activités du CFEDSA.

La première impression que ressent le visiteur en approchant de l'édifice est la surprise de trouver un tel bâtiment là où il n'y a pas d'avion. Puis vient l'étonnement face aux larges volumes intérieurs. Fruit d'une innovation technologique majeure dans l'emploi du béton contraint, la construction a été imaginée par l'architecte Eugène Freyssinet. En 1916, l'armée (pas encore de l'Air) lui commande une série de huit hangars similaires, alignés le long des pistes gazonnées à l'est du camp d'aviation. Les huit hangars seront bien construits et abriteront des avions français puis, quelques années plus tard, allemands après la défaite de 1940. Les combats de 1944, en particulier lors de la campagne de bombardement alliée visant à préparer le Débarquement de Normandie, mettent fin à ce bel ensemble architectural. Il semblerait que le HB1 n'ait survécu que par la technique de bombardement adoptée par les pilotes américains de B-17 : le premier hangar de la ligne servait de repère pour larguer les bombes qui tombaient généreusement sur la suite des bâtiments. Si le HB1 n'a pas échappé à quelques coups directs, il est un des rares édifices encore debout à la Libération, dans une base complètement ravagée.

Après la Seconde Guerre mondiale, la base aérienne est reconstruite et le HB1 fait peau neuve, quelques rustines de béton venant boucher les trous de sa voûte. Dans les années 1970, la défense sol-air s'installe à nouveau sur la base d'Avord ; l'escadron de missiles sol-air (ESMA) et ses Crotale prennent quartier entre ses arches. Depuis, l'EMSA a été remplacé par l'escadron de défense sol-air (EDSA) puis par le Centre de formation de la défense sol-air (CFDSA), transformé finalement en CFEDSA. Le grand ancêtre accueille désormais les jeunes militaires en formation, ainsi que l'espace patrimoine de la défense sol-air.

Des instructeurs et des experts

Le CFEDSA a été créé le 1er septembre 2007. Il est rattaché à l'escadre sol-air de défense aérienne, elle-même héritière des traditions du 1er régiment d'artillerie de l'air qui s'est illustré lors de la Seconde Guerre mondiale. Pour réaliser ses missions, le CFEDSA est composé de deux structures. La première, qui accueille plusieurs centaines de stagiaires par an, est dédiée à la formation du personnel servant en unité de défense sol-air, qui vient s'instruire et se spécialiser sur les matériels en service. La seconde est axée sur l'expertise. Tous les faits techniques rencontrés par les unités opérationnelles sont transmis à Avord, où ils sont analysés par les experts de l'unité, qui réfléchissent et donnent leur avis sur les solutions à mettre en œuvre. Fort de ces compétences et depuis sa création, le CFEDSA a le souci de transmettre aux jeunes recrues de la défense sol-air l'histoire et les traditions de leur spécialité.