Ministry of Ecological Transition and Territorial Cohesion - Ministry of Energy Transition of the French Republic

08/17/2022 | News release | Distributed by Public on 08/17/2022 02:00

Sécheresse en France


Crédits : Laurent Mignaux / Terra

La France connait actuellement une période de sécheresse intense, qui touche l'ensemble du territoire. Décryptage des causes de cette situation, des actions menées pour y faire face et des mesures pour économiser l'eau

Sécheresse et météorologie

Quelle est la définition de la sécheresse ?

La sécheresse est un épisode de manque d'eau plus ou moins long, mais suffisant pour que les sols et la flore soient affectés. Ce phénomène peut être cyclique ou exceptionnel, et entraîne des conséquences variées : assèchement des cours d'eau, déstabilisation des milieux naturels, impact sur l'approvisionnement en eau potable, augmentation du risque d'incendies…

Quelles sont les causes des sécheresses ?

La sécheresse peut résulter d'un manque de pluie, quand la quantité d'eau est nettement inférieure aux normales saisonnières sur une période prolongée. Les épisodes de sécheresse peuvent être aussi le résultat d'une utilisation trop intensive ou inadaptée de l'eau disponible.

On distingue ainsi trois grands types de sécheresses :

  • La sécheresse météorologique provoquée par un manque de pluie ;
  • La sécheresse agricole causée par un manque d'eau dans les sols et qui nuit au développement de la végétation ;
  • La sécheresse hydrologique lorsque les lacs, rivières, cours d'eau ou nappes souterraines ont des niveaux anormalement bas.

Avec le changement climatique, les sécheresses seront de plus en plus récurrentes.

Les épisodes de sécheresse sont-ils de plus en plus fréquents ?

Le changement climatique modifie déjà le cycle de l'eau. Les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents et débutent plus tôt dans l'année.

Cette année, dès mars, le Comité d'anticipation et de suivi hydrologique (CASH) s'est réuni pour faire le point sur la situation hydrologique et anticiper le risque de sécheresse en France métropolitaine cet été.

Comité d'anticipation et de suivi hydraulique - 16 mars 2022

Comité d'anticipation et de suivi hydraulique - 19 mai 2022

Comité d'anticipation et de suivi hydraulique - 13 juillet 2022

Comité d'anticipation et de suivi hydraulique - 13 juillet 2022

Les feux de forêt et de végétation

Les épisodes de sécheresse et de canicule accentuent la sensibilité de la végétation au feu. En 2019, 15 000 hectares de forêt ont été détruits par les flammes. Ce sont nos activités et nos actions qui sont le plus souvent la cause de ces incendies : 9 feux sur 10 sont d'origine humaine. En période de sécheresse, il faut donc redoubler de vigilance.

Alors, ayons dès aujourd'hui les bons réflexes pour ne pas être à l'origine d'un départ de feu de forêt ou de végétation.

Retrouvez toutes les informations sur la campagne nationale lancée par le Gouvernement : http://feux-foret.gouv.fr/

Quels sont les différents niveaux d'alerte liés à la sécheresse ?

Pour faire face aux périodes d'insuffisance de la ressource en eau, les préfets peuvent prendre des mesures exceptionnelles, graduelles et temporaires de limitation ou de suspension des usages de l'eau non prioritaires pour les particuliers et les professionnels, selon 4 niveaux de gravité :

  1. Vigilance : inciter les particuliers et les professionnels à économiser l'eau (niveau de sensibilisation, pas de restriction) ;
  2. Alerte : réduction de tous les prélèvements en eau et interdiction des activités impactant les milieux aquatiques ; restrictions en matière d'arrosage, de remplissage et de vidange des piscines, de lavage de véhicules et d'irrigation de cultures ;
  3. Alerte renforcée : réduction de tous les prélèvements en eau et interdiction des activités impactant les milieux aquatiques ; restrictions renforcées en matière d'arrosage, de remplissage et de vidange des piscines, de lavage de véhicules et d'irrigation de cultures ;
  4. Crise : ce niveau est déclenché pour préserver les usages prioritaires ; interdiction des prélèvements en eau pour l'agriculture (totalement ou partiellement), pour de nombreux usages domestiques et pour les espaces publics.

L'ensemble de ces arrêtés est disponible sur le site Propluvia et sur le site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Quels sont les départements concernés ?

Tous les départements peuvent être concernés. Le site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Propulvia, actualisés chaque jour, recensent sur une carte nationale tous les arrêtés de restriction d'eau, département par département. Le site Propluvia permet la géolocalisation grâce à une ergonomie de recherche et une cartographie fine. Il est également possible de consulter les graphiques et les statistiques issus de l'historique des arrêtés de restriction.

Comment connaître le seuil qui concerne mon département ?

Les seuils entraînant des mesures de restriction d'eau sont définis au niveau local par les préfets. Ce système facilite la réaction en situation de crise, et permet la transparence et la concertation entre les différents usagers d'un même bassin. Lorsqu'un arrêté de restriction est général et collectif, celui-ci doit être affiché en mairie de chaque commune concernée et fait l'objet d'une publication dans les journaux régionaux ou locaux.

Pour savoir si votre département est placé en vigilance, rendez-vous sur Propluvia

Action du gouvernement face à la sécheresse

Comment le Gouvernement se mobilise-t-il pour faire face à la sécheresse, quel est son plan d'action ?

De nombreux acteurs sont impliqués dans la surveillance des ressources en eau : le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT), Météo-France, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l'Office français de la biodiversité (OFB) mais aussi Voies navigables de France (VNF). Les niveaux des eaux souterraines et les débits des cours d'eau sont mesurés en permanence. Tous les mois, un bulletin de situation hydrologique est publié dans chaque région ou bassin par les directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL).

Face aux risques de tension sur les ressources en eau sur les court et long termes, le Gouvernement a
engagé la hausse des moyens des agences de l'eau en augmentant leurs plafonds de dépenses de
100 millions d'euros pour 2022. L'objectif est d'anticiper les mesures nécessaires à la préservation de la ressource en eau et de veiller à une gestion adaptée de l'eau potable, de l'agriculture et de la production d'énergie.

Découvrez Feuille de route 2022 du Gouvernement face aux risques de sécheresse

Quelles sont les mesures de restrictions mises en place ?

Pour faire face aux périodes d'insuffisance de la ressource en eau, les préfets peuvent prendre des mesures exceptionnelles, graduelles et temporaires de limitation ou de suspension des usages de l'eau non prioritaires pour les particuliers et les professionnels, selon 4 niveaux de gravité : vigilance, alerte, alerte renforcée, crise.

L'ensemble de ces arrêtés est disponible sur le site Propluvia.

Les restrictions selon le niveau de gravité de la sécheresse.

Le Gouvernement va-t-il prévoir un plan d'adaptation des villes à la sécheresse ?

Dès le mois de mai 2022, la Première ministre a évoqué la nécessaire adaptation des infrastructures et modes de production pour que les villes soient moins vulnérables.

Cela passe par des financements en conséquence, notamment :

  • 100 millions d'euros prévus dans le cadre de France 2030 pour accompagner la transformation des filières agricoles ;
  • Le doublement à 40 millions d'euros du montant dédié aux matériels de protection et d'irrigation.
Pour aller plus loin - Centre de ressources pour l'adaptation au changement climatique : https://www.adaptation-changement-climatique.gouv.fr/

Gestion globale des ressources en eau

Quels sont les bons gestes pour économiser l'eau ?

En période de sécheresse, que l'on soit soumis ou non à des mesures de restriction, professionnels et particuliers doivent maîtriser leur consommation d'eau. Les agriculteurs et les industriels sont notamment encouragés à réduire leur consommation d'eau par de nouvelles pratiques et modes
opératoires, comme le recyclage des eaux de nettoyage. Chacun d'entre nous peut également maîtriser sa consommation d'eau quotidienne grâce à des gestes simples : privilégier les
douches, installer des équipements sanitaires économes en eau, faire fonctionner les appareils de lavage à plein, réutiliser l'eau de pluie etc.

Pour connaitre les bons gestes pour économiser l'eau : https://www.ecologie.gouv.fr/secheresse-economiser-leau

Pourquoi la cellule interministérielle de crise a-t-elle été activée ?

La Première ministre, Élisabeth Borne, a activé la cellule interministérielle de crise (CIC) le vendredi 5 août 2022 afin :

  • D'assurer une remontée d'information régulière par les Préfets de département des zones les plus touchées ;
  • D'anticiper l'activation éventuelle des plans ORSEC « eau » pour les agglomérations concernées ;
  • De coordonner les mesures de sécurité civile nécessaires.

La CIC assure aussi un suivi des impacts de cette sécheresse sur les infrastructures de production d'énergie, de transport ainsi que sur le secteur agricole.

Sécheresse historique en France : la Première ministre active la cellule interministérielle de crise (CIC)

Va-t-il y avoir une pénurie d'eau potable dans toute la France ?

En cas de sécheresse, des difficultés d'approvisionnement en eau potable peuvent survenir mais suite aux sécheresses récentes, l'État (via les agences de l'eau) a investi pour sécuriser l'approvisionnement des communes fragiles et réduire les fuites (182 opérations pour un montant de travaux de près de 88M€ et environ 33M€ d'aides depuis 2019).

Les premières remontées indiquent des tensions sur l'approvisionnement en eau potable sur notre territoire : plusieurs dizaines de départements comprennent aujourd'hui des communes qui peuvent connaitre des ruptures d'approvisionnement en eau potable. Au total, ce sont plus de cent communes qui peuvent être concernées. Connaître le cas échéant le chiffre et la liste précise de ces communes est précisément l'objet de la Cellule interministérielle de crise (CIC), pour laquelle il est demandé aux préfets une remontée systématique des ruptures d'AEP (alimentation en eau potable) des communes via les préfectures.

Est-ce que le maire, au titre de ses pouvoirs de police, peut couper l'approvisionnement en eau potable pour préserver les ressources ?

Non, pas de manière générale et absolue.

  • En cas de sécheresse, le préfet reste l'autorité compétente ;
  • Les communes sont compétentes en matière de distribution d'eau potable ;
  • Chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d'accéder à l'eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous.

Le maire, au titre de ses pouvoirs de police, a compétence pour prendre toute mesure de nature à préserver l'approvisionnement en eau potable de sa commune en cas de menace grave de tarissement de l'eau.

Le cas échéant, cette mesure de police doit être justifiée, proportionnée et adaptée aux objectifs poursuivis. Tel pourrait être le cas par exemple si l'eau distribuée présente un caractère impropre à la consommation, qui peut être lié à la réduction de la production. En toute hypothèse, le maire devrait alors agir par tout moyen, pour permettre un ravitaillement en eau potable permettant d'assurer la salubrité publique sur le territoire de la commune.

Puis-je arroser mon jardin ou mon potager, remplir ma piscine ou laver mon véhicule en cas de sécheresse ?

Les usages domestiques de l'eau comme l'arrosage dépendent du seuil de limitation défini dans votre département : sensibilisation, puis limitation de plus en plus forte des prélèvements pour l'arrosage des pelouses, des espaces verts, le lavage des voitures, le remplissage des piscines jusqu'à l'interdiction totale de ce type d'utilisation (hors usage eau potable).

Pour savoir si votre département est placé en vigilance, rendez-vous sur Propluvia

Un kit de communication est disponible

Dans le kit de communication "Sécheresse : ayons les bons réflexes pour économiser l'eau", retrouvez :

  • Une vidéo sur l'origine et les conséquences d'une sécheresse
  • Un article sur les bons réflexes pour économiser l'eau
  • L'infographie sur les bons réflexes
  • Les vignettes pour les réseaux sociaux en format carré et en format 16/9 vertical (story)
  • L'affiche en format A4

Agriculture

Les agriculteurs français auront-ils suffisamment d'eau pour sauvegarder les récoltes ?

Il est difficile d'établir un bilan définitif dès lors que la campagne de production est en cours et que de nombreuses productions ne sont pas encore récoltées. Il est d'ores et déjà possible de noter que les cultures d'hiver sont moins concernées par des pertes de récolte. Certaines productions, récoltées plus tardivement mais relativement résistantes au manque d'eau, ne subiront a priori que des pertes modérées. En revanche, pour certaines cultures de printemps, comme le maïs, les récoltes seront très probablement nettement plus affectées par les effets de la sécheresse. Enfin, pour les cultures non encore récoltées, les conditions météorologiques des semaines à venir peuvent encore avoir un impact significatif sur le niveau des récoltes.

Y-a-t-il un plan d'accompagnement des agriculteurs pour faire face à la sécheresse, notamment lorsqu'ils ont perdu une part importante de leur récolte ?

Lorsqu'une sécheresse entraîne des pertes de récolte importantes (plus de 30% de pertes) en fourrages, en maraichage, en arboriculture ou en apiculture, ces dommages peuvent être reconnus comme des « calamités agricoles ». Les agriculteurs peuvent alors être indemnisés par un fonds spécial : le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA), alimenté par l'État et les agriculteurs (contribution additionnelle aux primes d'assurance de leurs contrats d'assurance).

Les Directions départementales des territoires (DDT) préparent les dossiers de reconnaissance en calamités agricoles, qui sont ensuite expertisés et validés par le ministère en charge de l'agriculture, après passage en Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA). Une fois les communes et les productions reconnues en calamités agricoles, la DDT ouvre la procédure qui permet aux exploitants de déposer une demande d'indemnisation individuelle. Ces indemnités couvrent en moyenne 20 à 30% des dommages.

Demander une indemnisation calamités agricoles

Ressources énergétiques

La sécheresse impacte-t-elle notre l'alimentation électrique ?

Pour leur fonctionnement, les centrales nucléaires prélèvent de l'eau dans les rivières, les fleuves ou la mer. Selon la localisation du réacteur, l'eau peut ensuite être rejetée là où elle a été prélevée, à une température légèrement plus élevée. Ces rejets sont surveillés et encadrés afin de limiter les apports de chaleur dans les cours d'eau, pour protéger la faune et la flore.

Cela peut conduire EDF à limiter ponctuellement le fonctionnement de certains réacteurs. Cette situation se produit de manière récurrente et s'est déjà produite en 2022, du fait de la vague de chaleur intense que nous connaissons.

Cependant, compte tenu des tensions sur le réseau électrique européen, EDF peut ponctuellement demander une dérogation à l'ASN pour que ses centrales puissent continuer à opérer malgré tout, tant pour le maintien de la sécurité du système électrique à court terme que pour la sécurité d'approvisionnement en électricité de la France pour l'automne et l'hiver prochain.

Ces dérogations sont autorisées par l'Autorité de sûreté nucléaire, qui est une autorité indépendante, avant d'être homologuées par l'Etat.

Les centrales de Bugey, Blayais, Golfech, Saint Alban et Tricastin bénéficient actuellement d'une dérogation jusqu'au 11 septembre 2022.

Ces rejets font l'objet d'un suivi renforcé et quotidien des effets sur la faune et la flore. Un bilan sera également réalisé par EDF à l'issue de la période. Ces mesures ont également fait l'objet d'échanges préliminaires entre les services déconcentrés de l'État et les parties prenantes concernées.

Y-a-t-il un risque que nous ne puissions pas refroidir correctement les réacteurs nucléaires de nos centrales ?

Concernant la sûreté des installations nucléaires, dans la situation météorologique actuelle, aucun risque pour le refroidissement des réacteurs électronucléaire n'a été identifié.

Un kit de communication est disponible

Dans le kit de communication "Sécheresse : ayons les bons réflexes pour économiser l'eau", retrouvez :

  • Une vidéo sur l'origine et les conséquences d'une sécheresse
  • Un article sur les bons réflexes pour économiser l'eau
  • L'infographie sur les bons réflexes
  • Les vignettes pour les réseaux sociaux en format carré et en format 16/9 vertical (story)
  • L'affiche en format A4