Université de Montréal

08/18/2022 | Press release | Distributed by Public on 08/18/2022 19:31

Quelle éthique pour l’art public?

Analays Alvarez Hernandez: C'est parti d'une réflexion sur la commémoration ainsi que sur les monuments, sur cette crise qui est à la fois locale et planétaire. On s'est demandé comment un art public dit éthique pourrait avoir le potentiel justement d'explorer ces transformations, notamment dans le domaine de la commémoration.

On se pose beaucoup de questions: est-ce qu'on doit commémorer de nouvelles figures? Est-ce qu'on doit déboulonner les monuments existants? Est-ce qu'on doit les remplacer? Est-ce qu'on doit en ajouter? Est-ce qu'on doit travailler beaucoup plus avec les communautés ‒ non pas pour les communautés, mais avec les communautés? Que faire avec un art public qui est de plus en plus élargi non seulement en termes de diversité d'opinions, mais également en termes de diversité d'intérêts? Et tout va tellement vite aujourd'hui qu'on est amené à avoir des postures différentes en très peu de temps.

On voulait explorer ces nombreux points. Notre point de départ a été cette crise entourant la commémoration: comment commémorer dans nos lieux publics, comment trouver des points qui nous rallient au-delà de nos différences?

Laurent Piché-Vernet: De mon côté, j'ai travaillé presque 10 ans au Bureau d'art public de la Ville de Montréal. Je me suis posé les questions que se pose Analays concernant les monuments pour l'art public: comment est-ce qu'on implique la communauté, les communautés, les publics et jusqu'à quel point?

Les gens souhaitent voir des œuvres qui sont plus à leur image, qui leur parlent un peu plus. Pendant plusieurs années, l'art public a été l'installation d'œuvres dans les lieux publics sans que le public soit consulté. Ce fut un geste très top-down. On assiste à un renversement de dynamique et l'on souhaite que ça soit plus bottom-up. Comment collaborer au mieux? Comment être plus équitable, représentatif? Comment être plus à l'écoute de la diversité?