Coupe du monde de Rugby : L'AAE au cœur du dispositif de sécurité

Le 8 septembre 2023 à 20 heures débute la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby 2023. Le coup d'envoi a été donné pour les joueurs, mais aussi pour l'armée de l'Air et de l'Espace.

Avant que les équipes françaises et néo-zélandaises ne s'affrontent, la Grande Dame (Patrouille de France) a survolé le stade de France à Saint-Denis jusqu'à la place de la Concorde où est installé le « village rugby » dédié à la fan zone. Plus de 80 000 personnes sont attendus pour l'événement. Afin d'assurer une partie de la sécurité, l'armée de l'Air et de l'Espace a mis en place de nombreux dispositifs, déployés tout au long de cette Coupe du monde de rugby.

La lutte antidrones : un volet majeur du dispositif particulier de sûreté aérienne

La menace des drones est au centre des préoccupations. Pour pallier cette insécurité, l'armée de l'Air et de l'Espace a mis en place différents centres opérationnels lors de cette Coupe du monde de Rugby. Si certains drones étatiques ou de sociétés autorisées à filmer auront le droit d'être en vol, d'autres auront l'interdiction de survoler certaines zones. Le travail des Aviateurs impliqués dans la lutte antidrones (LAD) est de neutraliser ces derniers.

Pour cela, un centre de commandement est déployé sur la base aérienne 107 de Villacoublay. « Notre travail ici est de construire différents plans, de connaître les horaires des matchs et entraînements afin d'assurer le fonctionnement des dispositifs LAD », évoque le colonel Sébastien.

Au stade de France, à Saint-Denis, un centre d'opérations est déployé. Une dizaine d'opérateurs travaillent sur la détection des drones. Pour lutter en cas de menace, ils disposent du système appelé « Bassalt » : au sol des équipiers sont munis de fusils brouilleurs hyperfréquence de drones (BADA) pour maximiser les chances de neutralisation. Aux côtés des Aviateurs se trouvent les forces de police, équipées quant à elles d'un système « Radiant » (recherche active de drones intrusifs, acquisition, neutralisation). Ensemble, ils renforcent le dispositif global de lutte antidrones.

Les Fennec du « Parisis » sur le front

Lors de l'ouverture de cette Coupe du monde de Rugby, deux hélicoptères Fennec de l'escadron 3/67 « Parisis » sont en vol pour garantir la permanence aérienne. À leur bord, des tireurs embarqués. Au sol, sur la base aérienne de 107 de Villacoublay, l'équipage d'un troisième Fennec est en mesure de réaliser un décollage pour intervenir. La mission se déroulant de nuit, les hélicoptères sont équipés d'une caméra infrarouge afin d'avoir une meilleure visibilité de la zone de surveillance.

« Cette mission s'inscrit dans la posture permanente de sûreté aérienne de l'armée de l'Air et de l'Espace. 100 % de nos équipages sont aptes à prendre l'alerte et à réaliser une interception de nuit », détaille le commandant François, chef de l'escadron 3/67. Habitués à ce type de missions, les équipages se sont toutefois entraînés en début de semaine.

Lors de deux vols, ils ont testé le dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) instauré pour cet événement sportif. L'un portait sur la simulation d'un aéronef non coopératif ayant pénétré une zone interdite de survol temporairement, le second était quant à lui axé sur la simulation d'un malaise par un pilote ayant besoin d'assistance. Dans chacun de ces cas, les équipages ont été en mesure d'aller au bout de l'intervention. « Notre métier ne change pas pour la Coupe du monde de Rugby. Il y a une densificationdu cadre opérationnel, mais nous maîtrisons cet environnement. Nous pouvons répondre à la menace au plus vite », note le commandant François.

Le drone Reaper au sein du dispositif de sécurité de la Coupe du rugby

La base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard sera derrière l'équipe de France lors de la Coupe du monde de rugby 2023, au sol comme dans les airs. Le drone moyenne altitude longue endurance (MALE) Reaper participera au dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) mis en œuvre par l'armée de l'Air et de l'Espace.

Ce dispositif a pour but d'assurer une bulle de protection aérienne contre toute menace venant des airs et en appui des forces au sol. Le drone Reaper sera piloté depuis Cognac par un équipage composé de quatre aviateurs de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d'attaque (ESRA).

La Coupe du monde de rugby en 2023, à moins d'un an des Jeux olympiques de Paris, est une grande échéance pour l'armée de l'Air et de l'Espace et les acteurs de la posture permanente de sûreté aérienne (PPS). En effet, l'armée de l'Air et de l'Espace assure en moyenne chaque année la protection aérienne d'une douzaine de manifestations en France métropolitaine. La Coupe du monde de Rugby constituera un jalon dans la montée en puissance du dispositif olympique.