Ministry of the Interior and the overseas territories of the French Republic

04/19/2024 | News release | Distributed by Public on 04/19/2024 02:58

Lancement de l’expérimentation « vidéo-intelligentes » en vue de la sécurisation des Jeux Olympiques

La loi du 19 mai 2023 relative aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 (dite « loi JO ») autorise, pour la première fois, la mise en œuvre de solutions d'intelligence artificielle dans la vidéoprotection, dans un cadre légal clair et préservateur des libertés fondamentales et individuelles.

L'objectif de cette expérimentation qui prohibe la reconnaissance facialeet toute forme de recoupement avec des fichiers est de déterminer sans a priori les apports possibles d'une intelligence artificielle, éthique et de confiance, à la sécurisation des grands événements, en facilitant le travail des opérateurs des dispositifs classiques de vidéoprotection sans jamais se substituer à eux.

En effet, la sécurisation d'événements sans précédent comme la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiquesou de grands rassemblements récréatifs, sportifs ou culturels d'ampleur particulière, constitue un défi de sécurité majeur. Si les dispositifs classiques de vidéoprotection donnent accès à des images susceptibles de renforcer la capacité à appréhender, en temps réel, une situation donnée, leur volume est tel que leur exploitation fine par l'œil humain est très difficile.

Le couplage de traitements algorithmiques (autre nom de l'intelligence artificielle) avec les dispositifs classiques de vidéoprotection doit ainsi permettent d'augmenter la capacité des opérateurs vidéo à détecter des situations inhabituelles, sans jamais prendre le pas sur la décision. L'alerte opérationnelle reste à la seule main des opérateurs qui décident ou pas de rendre compte de la situation détectée à la chaîne opérationnelle pour procéder à une levée de doute et à une réponse opérationnelle.

Rigoureusement sélectionnées dans le cadre d'un marché national conduit d'août à décembre 2023 par le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, qui a permis d'évaluer non seulement leurs performances techniques mais également d'attester de leur conformité aux exigences éthiques fixées par la loi, les solutions déployées dans le cadre de l'expérimentation JO permettront de détecter huit types d'événements : non-respect du sens de circulation, franchissement ou présence dans une zone sensible ou interdite, mouvement de foule, densité trop importante de personnes colis abandonnés, présence ou utilisation d'armes, personne au sol, départs de feux.

Seuls la police et la gendarmerie nationales, les polices municipales, les services d'incendie et de secours, ainsi que par les services internes de sécurité de la RATP et de la SNCF, pourront déployées ces solutions après autorisation du préfet compétent.

Compte-tenu des enjeux inédits qu'elle revêt tant sur le plan sociétal que matière de sécurité, l'expérimentation, conduite par un comité de pilotage associant l'ensemble des parties prenantes et présidé par la directrice des entreprises et des partenariats de sécurité et des armes, fera l'objet d'un rapport d'évaluation indépendant remis au Parlement en décembre 2024. Cette évaluation sera réalisée par un comité présidé par Christian Vigouroux, président de section honoraire au conseil d'Etat, composé d'un collège de personnalités qualifiées et d'un collège d'utilisateurs.

L'expérimentation en action

Une première intégration de ces solutions, à seule fin de paramétrage, sans exploitation opérationnelle, a été testée par la préfecture de police de Paris, à l'occasion du concert de Dépêche Mode à l'Arena Bercy, les 3 et 5 mars dernier et du match de basketball Paris-Nancy qui s'est tenu le 20 mars à l'Arena Adidas.

Ces premiers tests de calibration ont démontré la nécessité d'itérer sur plusieurs jours pour paramétrer finement les solutions, pour, notamment, tenir au mieux compte des enjeux propres aux différents lieux d'implantation des caméras et angles de vue. Une fois la solution correctement réglée pour chaque caméra, les tests ont alors également permis d'évaluer la bonne sensibilité des technologies sur plusieurs cas d'usage, principalement : franchissement ou présence d'une personne ou d'un véhicule dans une zone sensible ou interdite, densité trop importante de personnes, détection des véhicules ou piétons en contre-sens.

A partir du 19 avril, l'expérimentation va entrer dans sa phase opérationnelle, à l'occasion de deux événements :

  • le 20 avril, par la RATP, pour le concert des Black Eye Peas, à la Défense Arena, aux stations de RER A « La Defense » et ligne A « la Défense-Grande Arche », avec 100 caméras équipées de solutions d'analyse automatisée des images ;
  • du 19 au 22 avril par la SNCF, à l'occasion du match PSG-Olympique lyonnais à la gare du Pont de Garigliano (RER C) qui dessert l'accès au parc des Princes et à la gare de Lyon qui sera empruntée par les supporters en provenance de Lyon (arrivée et départs), avec 118 caméras équipées de solutions d'analyse automatisée.

Dans la cadre de ces premiers déploiements opérationnels, la SNCF et la RATP ont décidé de concentrer leur attention sur les 4 types d'événements prédéterminés qui présentent un enjeu de sécurité prioritaire dans le cadre spécifique des transports en commun :

  • présence d'objets abandonnés,
  • franchissement ou présence d'une personne en zone interdite ou sensible,
  • mouvement de foule,
  • densité trop importante de personnes.

D'autres déploiements devraient intervenir ensuite courant mai et de façon croissante jusqu'à la période des Jeux olympiques, pendant laquelle, ce sont plusieurs centaines de caméras qui seront équipées de solutions d'analyse automatisées pour la sécurisation des épreuves sportives.

En cas d'alarme, l'opérateur valide sa pertinence et détermine s'il y a lieu ou pas de procéder à une levée de doute ou de saisir les services opérationnels. La réponse opérationnelle susceptible d'être alors enclenchée est strictement la même que celle mise en œuvre dans le cadre de l'exploitation de signalements « vidéo », sans aide automatisée.

La solution déployée prohibe la reconnaissance faciale et tout forme de recoupement avec des fichiers.