UNESCO: EN MISSION D’IDENTIFICATION ET D’INSCRIPTION DES JEUNES TISSERANDS DE LA PAIX AU CAMEROUN

Les régions frontalières entre le Gabon et le Cameroun d'une part et entre le Cameroun et le Tchad d'autre part, connaissent des facteurs de conflits et d'instabilité, notamment les menaces par les groupes armés, les conflits d'ordre intercommunautaire, la criminalité environnementale et les trafics transfrontaliers (drogues, armes…).

C'est dans ce contexte qu'intervient le projet « Les jeunes, tisserands de la paix dans les Régions transfrontalières du Gabon, Cameroun et Tchad », financé par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix.

Mis en œuvre par l'UNESCO et l'ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime) en appui aux Gouvernements des trois pays, ce projet, vise à mettre sur pied un réseau de 1800 tisserands de la paix, qui seront des acteurs dans la consolidation de la paix dans les régions transfrontalières des trois pays et la prévention de l'instabilité liée notamment aux trafics illicites.

À travers l'accompagnement de 160 jeunes porteurs de projets d'entreprises sociales à base communautaire le projet renforcera par ailleurs la résilience des jeunes face au chômage et aux problèmes sociaux et économiques dans les zones ciblées.

Dans le but de présenter le projet aux différentes parties prenantes et de susciter leur adhésion afin de garantir un succès total de la mise en œuvre du projet, une mission a eu lieu du 21 juin au 06 juillet 2021 respectivement, dans les localités frontalières de Figuil, Guider, Kaele, Yagoua (Régions du Nord et de l'Extrême Nord) et d'Ambam, Abang Minko'o et Kye-Ossi (Région du Sud).

Dans cette droite ligne, une délégation conjointe multisectorielle regroupant l'UNESCO, le Ministère de la Jeunesse et de l'Education Civique (MINJEC), le Ministère des Relations Extérieures (MINREX) et des acteurs de la société civile, a procédé à l'exploration des différentes zones du projet au Cameroun.

Cette mission a également permis de procéder, à la sélection des potentiels tisserands de la paix et d'apprécier les opportunités et menaces éventuelles pour le projet dans ses zones de couverture. A cet effet, chaque localité a reçu la délégation conjointe pendant deux jours, au cours desquels le projet et les critères de sélection ont été présentés et les jeunes, potentiels tisserands de la paix ont été présélectionnés, dans une démarche participative et inclusive.

Grâce à l'implication des délégations d'arrondissement du Ministère de la Jeunesse et de l'Education civique, la mobilisation des jeunes acteurs du projet a été conséquente. Une première vague de 755 jeunes dont 224 femmes et 531 hommes a été recensée à travers les trois régions.Plus encore, l'équipe a enregistré environ 240 associations de jeunes formelles et 05 radios communautaires dans les localités de Guider, Figuil, Kaele, Yagoua.

Le projet suscite un fort intérêt chez les parties prenantes et l'accompagnement des autorités pour cette initiative est acquis.

En effet, pour le Préfet de la vallée du Ntem : « Tout sera mis en œuvre par les autorités administratives afin de faciliter le travail du Délégué départemental de la jeunesse ainsi que l'équipe du projet ».

Quant aux jeunes présents, la plupart se voient déjà tisserands de la paix avec des suggestions à l'équipe pour faciliter leur travail sur le terrain. Pour TEKORE Esther, jeune leader de Kaélé, un accent devrait être mis sur « le bon suivi des activités et l'évaluation des leaders ». C'est dire à quel point le projet repose sur l'approche communautaire et d'« adaptative peacebuilding ».

La prochaine étape consistera au renforcement des capacités des formateurs qui vont assurer dans la foulée la formation en cascade des tisserands de la paix. Il est prévu de mettre en œuvre de nombreuses autres activités dans ces localités au profit de la cible principale du projet, à savoir les jeunes.

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