Les Républicains

05/27/2024 | News release | Distributed by Public on 05/27/2024 03:02

François-Xavier Bellamy : « Le RN est une fausse alternative »

François-Xavier Bellamy : « Le RN est une fausse alternative »

27 mai 2024

En quatrième position dans les sondages, où il plafonne autour de 8 %, François-Xavier Bellamy peine à relancer Les Républicains après la déroute de la présidentielle et les 4,78 % de Valérie Pécresse. Le député européen sortant tire à boulets rouges sur le RN et son « inconstance absolue » pour tenter d'élargir son espace politique à droite comme a su le faire à gauche Raphaël Glucksmann.

François-Xavier Bellamy n'a pas choisi la facilité. Après les 8,48 % glanés en 2019, score historiquement bas pour sa famille politique, les derniers sondages le créditent du même score. Face au danger de marginalisation, voire d'absorption par le RN, la tête de liste LR tente de creuser le sillon d'une droite française responsable et pro-européenne capable de peser demain au sein du PPE, la première force politique du Parlement européen.

On a l'impression dans cette campagne que les enjeux nationaux priment.

Tout est lié. Les enjeux les plus importants pour la France sont aussi européens. C'est la question du décrochage économique et de l'appauvrissement de nos pays. C'est la crise migratoire, un sujet que l'on doit traiter à l'échelle européenne. C'est aussi le défi environnemental. Tous ces sujets sont centraux pour notre pays et pour l'Europe. C'est aussi l'avenir de la France qui se joue dans cette élection.

Quelle est justement votre vision de l'UE ? Est-elle seulement réformable avec le principe de l'unanimité sur des sujets comme la fiscalité où l'Irlande pratique une forme de dumping ?

Si on se bat, on peut faire bouger les lignes. Nous l'avons prouvé en réussissant à faire adopter la première mesure de protection du marché européen face aux importations polluantes. Cela redonne de l'oxygène à ceux qui produisent chez nous et pousse les producteurs mondiaux vers la décarbonation. Sur le dumping fiscal, il y a eu une première étape avec le taux d'imposition minimal sur les sociétés qui va s'appliquer en Europe. Mais le vrai sujet est surtout de faire baisser la pression fiscale en France, où elle est la plus élevée de l'OCDE, et la faire converger vers la moyenne européenne.

Vous êtes favorable au soutien à l'Ukraine mais opposé à son entrée dans l'UE. Pourquoi ?

Aujourd'hui, l'UE doit être au côté des Ukrainiens qui se défendent face à l'agression russe. Le plus urgent est de lui apporter l'aide militaire dont elle a besoin, pas de lui faire de fausses promesses. Le projet d'élargissement dont nous parlons, pas seulement pour l'Ukraine mais pour d'autres pays, organiserait un déséquilibre très profond dans les politiques structurelles de l'UE. Notre responsabilité est d'être imaginatifs et de trouver les moyens d'arrimer l'Ukraine à l'Europe puisqu'elle le veut. Nous proposons de revitaliser le statut d'État associé.

Les Européens ont-ils pris selon vous la mesure de ce qui se joue en Ukraine ?

Ce qui est immensément dangereux, c'est le précédent que cela pourrait créer. Vladimir Poutine veut montrer que la violence peut l'emporter sur le droit international. Si on le laisse gagner ce pari, c'est notre sécurité qui, demain, sera menacée. Au-delà de la Russie, il y a toute la menace que représente la montée des puissances hostiles : la Chine, l'Iran et la Turquie, dont la trajectoire est réellement inquiétante.

Contrairement à la liste PS-Place public qui a su retrouver un espace politique à gauche, votre liste plafonne dans les sondages autour de 8 %. Comment l'expliquez-vous ?

Ce ne sont pas les sondages qui font l'élection. Ma conviction profonde est que la France est en train de sortir du en même temps. Vous le dites, il y a des électeurs qui ont manifestement décidé de reconstruire la gauche. Mon travail, c'est justement de reconstruire la droite française pour peser dans la droite européenne, qui sera demain la première force politique en Europe.

Après les 4,78 % de Valérie Pécresse à la présidentielle, LR n'est-il pas en danger de marginalisation face au RN et aux macronistes ?

Je ne vais pas faire semblant et dire que la situation est simple. Nous pouvons reconstruire aujourd'hui, non pas pour le parti, mais pour la France. Le RN est une fausse alternative. Il suffit pour s'en convaincre d'observer qu'il a déjà gagné deux fois les européennes. Qu'est-ce que cela a changé pour la France ? Absolument rien. Notre ambition est que les Français soient réellement défendus au Parlement européen ; et pour cela, ils ne doivent pas confier leur colère à des élus qui ne travaillent pas.

Qu'est-ce qui vous différencie du RN au niveau européen ?

Il est difficile de connaître la ligne du RN. Il y a cinq ans, ils étaient pour la sortie de l'Europe, de l'euro. Aujourd'hui, ils restent d'une inconstance absolue, sur tous les sujets. Sur la Nouvelle-Calédonie par exemple, ils sont capables de changer totalement de position en trois jours. La vérité, c'est que ce parti ne croit pas en l'UE et continue de prendre des positions au Parlement européen qui sont contraires à ce qu'attendent la France et les Français. Le RN a voté par exemple contre la protection de nos marchés, pendant que les macronistes soutiennent les traités de libre-échange. Nous sommes les seuls à défendre le changement de cap dont notre pays et l'Europe ont besoin.

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