Canadian Human Rights Commission

03/08/2024 | Press release | Distributed by Public on 03/08/2024 08:33

DÉCLARATION CONJOINTE – Ensemble, accélérons le rythme des progrès en faveur des femmes

Aujourd'hui, en cette Journée internationale des femmes, nous célébrons les contributions inestimables des femmes instigatrices de changement dans notre société et nous réitérons notre engagement à accorder une place centrale aux diverses contributions de toutes les femmes dans la lutte pour la justice et l'égalité des genres.

C'est pourquoi nous devons non seulement célébrer ces féministes d'avant-garde dont l'histoire et le nom sont bien connus, mais aussi amplifier la voix des femmes qui ne sont généralement pas entendues, dont les personnes bispirituelles, trans, non binaires et de la diversité des genres. Nous devons veiller à ce que toutes les femmes puissent s'exprimer sur la voie à suivre pour parvenir à l'égalité, peu importe leur race ou leur appartenance ethnique, leur foi, leur identité ou leur expression de genre, leur orientation sexuelle, leurs capacités ou leur statut socio-économique.

À une époque où tout le monde essaie d'attirer l'attention vers des enjeux différents, les réalités auxquelles sont confrontées les femmes marginalisées ne reçoivent pas l'attention qu'elles méritent. Ainsi, les obstacles spécifiques et à multiples facettes que les femmes des groupes méritant l'équité continuent de rencontrer risquent fort de se perdre dans la conversation. C'est le cas notamment pour les femmes racisées, les femmes en situation de handicap ou les femmes vivant dans des conditions socio-économiques précaires.

La contribution des femmes à la population active continue d'être sous-évaluée. Selon Statistique Canada, les femmes qui travaillent à temps partiel ou à temps plein au Canada gagnent environ 87 cents pour chaque dollar gagné par les hommes. En plus de devoir vivre avec moins, les femmes sont sous-payées, ce qui signifie qu'elles ont des revenus inférieurs tout au long de leur vie, ainsi que des pensions plus faibles. Les femmes sont également sous-représentées dans les postes de direction, et celles qui parviennent à atteindre les échelons supérieurs sont rémunérées à un taux nettement inférieur.

Cette situation est la conséquence directe d'un système bancal qui crée un cercle vicieux où les femmes et leurs contributions sont sous-évaluées, encore et encore. Selon Statistique Canada, 11,4 % des femmes ont un revenu inférieur à la mesure de faible revenu. Parmi elles, un nombre disproportionné sont noires, autochtones ou en situation de handicap, ce qui fait qu'elles combattent la discrimination sur de multiples fronts.

Si l'on ajoute à l'équation le phénomène de « pénalité de la maternité » - selon lequel les mères sont moins bien rémunérées et ont moins d'opportunités sur le marché du travail - le poids de la discrimination à laquelle les femmes sont confrontées atteint des proportions ahurissantes. Ce sentiment d'urgence est amplifié par le fait que lorsque les femmes vivent dans la pauvreté, les enfants en pâtissent également. À preuve, les données du recensement indiquent que 17,7 % des enfants au Canada vivent sous le seuil de faible revenu familial.

Voilà pourquoi nous devons accélérer le rythme des progrès en faveur de l'égalité des genres. À ce moment-là seulement, les cycles de la pauvreté et de l'inégalité pourront être brisés. La seule façon de véritablement comprendre et traiter les inégalités systémiques qui se manifestent dans la vie quotidienne des femmes est de tenir compte de la voix de toutes les femmes au Canada.

Aujourd'hui plus que jamais, les droits des femmes appartenant à des groupes méritant l'équité doivent demeurer au cœur de nos préoccupations. Nous devons amplifier la voix des instigatrices de changement et comprendre les difficultés auxquelles sont confrontées de nombreuses femmes au Canada pour pouvoir aspirer à des changements tangibles.

Nous devons nous battre pour l'égalité des chances et remettre en question les normes propres au genre qui sont néfastes. Nous devons bâtir un Canada où les femmes sont rémunérées équitablement, où elles peuvent vivre à l'abri du harcèlement et de la violence, où elles peuvent pratiquer leur religion et où elles peuvent exprimer leur identité sans crainte. Ce n'est que lorsque la valeur et les contributions de toutes les femmes du Canada se retrouveront sur un pied d'égalité que le pays tout entier pourra prospérer.

En mars, élevons notre voix afin de célébrer les femmes du Canada et de veiller à ce que les questions de l'égalité des genres et de la justice ne tombent pas dans l'oubli.

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