UNHCR - Office of the United Nations High Commissioner for Refugees

04/24/2024 | Press release | Distributed by Public on 04/24/2024 08:24

En Équateur, violence et xénophobie mettent en péril l’accès à l’éducation

« Il se passe beaucoup de choses dans les rues, et j'avais souvent peur d'aller à l'école et d'en revenir, surtout quand nous finissions tard », confie Gloria. « Mais ce qui fait vraiment la différence pour moi, c'est le soutien que j'ai trouvé ici et les amitiés que j'ai pu nouer à l'école au cours des deux dernières années. »

Pour les jeunes déracinés comme Gloria, l'école est un lieu de socialisation où elle se sent bienvenue et en sécurité, malgré la violence qui règne dans les rues. « Une fois, mes camarades de classe m'ont interrogée sur notre situation, sur le fait que je ne pouvais pas payer les frais de bus ou les fournitures scolaires, et du jour au lendemain, ils ont organisé une collecte d'argent et de fournitures pour moi », se souvient-elle en souriant.

Bien que l'Équateur ait adopté une politique généreuse permettant aux enfants de toutes nationalités de fréquenter l'école, le manque de ressources pour l'achat des fournitures scolaires et des uniformes, ainsi que la discrimination et la xénophobie, constituent des obstacles majeurs à leur intégration, à leur épanouissement et à la poursuite de leurs études.

Le HCR et ses partenaires travaillent directement avec les communautés et les écoles à travers le pays pour venir en aide aux familles qui en ont le plus besoin. L'un des projets - mis en œuvre dans plus de 250 écoles depuis 2019 - s'appelle « Respirer l'inclusion » (Respiramos Inclusión en espagnol). Il incite les enfants et les enseignants à explorer les concepts d'identité, de diversité, de justice et de changement social pour contribuer à la lutte contre les préjugés et la discrimination. Il aborde également la xénophobie par le biais de jeux et d'activités communautaires.

« Aller à l'école, ce n'est pas seulement faire des études. C'est un lieu où les enfants interagissent entre eux et trouvent leur place dans la société », explique Ismenia Íñiguez, en charge des questions d'éducation pour le HCR en Équateur. « Investir dans l'éducation des enfants réfugiés et des enfants equatoriens, c'est investir dans les communautés où ils vivent ensemble. En fin de compte, cela signifie que le degré de protection dont bénéficient les enfants se renforce. »

Dans des endroits comme Otavalo, une ville andine de la province d'Imbabura, au nord de l'Équateur, le HCR et ses partenaires complètent cette approche avec un programme d'activités extrascolaires, baptisé Community Champions, dans le cadre duquel les enfants réfugiés et équatoriens se rencontrent pour s'initier au sport, renforcer leurs compétences générales et trouver un espace sûr, loin de la violence qui sévit dans leurs quartiers. Pour les jeunes garçons vénézuéliens comme Ernesto Suárez*, 11 ans, et ses frères et sœurs, ce programme marque une grande avancée.