Directorate-general Statistics and Economic information

04/30/2024 | Press release | Distributed by Public on 04/29/2024 22:05

Evolution des femmes sur le marché du travail

Historiquement, le taux d'emploi[1] des hommes est plus élevé que celui des femmes en Belgique. Cette différence est, en grande partie, le résultat de facteurs socio-démographiques, économiques et culturels. Cet écart s'amenuise néanmoins au fil des années. Statbel, l'office belge de statistique, profite de la récente publication des données du Census 2021 pour faire le point sur ces évolutions ainsi que sur les types d'emplois exercés par les hommes et les femmes.

Les données du Census pour la population âgée de 20 à 64 ans révèlent que la différence de taux d'emploi entre les hommes et les femmes est passée de 10,3 points de pourcentage en 2011 à 6,2 points de pourcentage en 2021. Alors que le taux d'emploi des femmes en 2021 s'élève à 68,6%, celui des hommes atteint 74,7%.

Ces écarts sur le marché du travail entre hommes et femmes sont accentués selon leur lieu de résidence. Ainsi, c'est en Région de Bruxelles-Capitale que l'écart de taux d'emploi est le plus élevé : 64,2% pour les hommes, 55,7% pour les femmes.

Bierbeek est la seule commune avec un taux d'emploi féminin supérieur à celui des hommes

A l'exception de la commune de Bierbeek, le taux d'emploi des hommes est partout plus élevé que celui des femmes. Les taux d'emploi des femmes les plus élevés sont observés principalement en Flandre occidentale et au sein des communes proches de Bruxelles. La répartition géographique des taux d'emploi les plus élevés pour les hommes est plus vaste et s'étend au nord du pays et à l'est, aux frontières avec les Pays-Bas et l'Allemagne.

D'autres communes sont caractérisées par un taux d'emploi similaire selon le sexe

Pour certaines communes, réparties sur l'ensemble du territoire, la parité hommes-femmes en termes de taux d'emploi est (presque) respectée avec un faible écart entre les sexes, quel que soit le taux. C'est le cas pour les communes de Beernem avec un taux d'emploi de 80,8% pour les hommes et 80,7% pour les femmes, Tournai avec un taux d'emploi respectif de 65,5% et 65,4%, Verlaine avec un taux d'emploi respectif de 79,5% et 78,9%, Hastière avec un taux d'emploi respectif de 55,8% et 55,1% et Lierneux avec un taux d'emploi respectif de 72% et 71%.

Des écarts plus importants dans certaines communes

Au contraire, plusieurs communes, principalement en Région de Bruxelles-Capitale et en Wallonie, relèvent un écart de taux d'emploi entre les hommes et les femmes assez élevé. C'est à Molenbeek-Saint-Jean que l'écart est le plus important et s'élève à 15,8 points de pourcentage entre le taux d'emploi des hommes (59,6%) et celui des femmes (43,8%). La différence de taux d'emploi entre les hommes et les femmes est également importante au sein des communes d'Anderlecht, avec un taux d'emploi de 63,1% pour les hommes et 49,8% pour les femmes, Koekelberg avec un taux d'emploi respectif de 67,2% et 54,4%, Farciennes avec un taux d'emploi respectif de 57,8% et 42,5% et Saint-Nicolas avec un taux d'emploi respectif de 66% et 52,7%.

Les femmes plus souvent salariées

D'autres écarts existent entre les hommes et les femmes, notamment ceux ayant trait à leur situation professionnelle. Une plus grande proportion de femmes sont salariées par rapport aux hommes, qui exercent davantage un emploi d'indépendant. Cette différence s'est renforcée en 2021 comparativement à 2011 et s'explique par l'accroissement proportionnellement plus important du nombre de travailleurs indépendants masculins.

La différence est plus importante dans la capitale pour les travailleurs indépendants qui sont majoritairement des hommes, avec un écart de 10,8 points de pourcentage avec les femmes, alors que pour l'ensemble du pays cet écart atteint seulement 5,2 points de pourcentage en 2021.

Les hommes autant employés qu'ouvriers

Si l'on va plus loin, on observe que 52,1% des femmes au travail sont employées, 18,1% ouvrières et 14% fonctionnaires. Leurs homologues masculins sont employés à 33,6%, ouvriers à 32,2% et fonctionnaires à 10,2%. Pour les deux premières catégories, l'écart entre les hommes et les femmes s'est néanmoins légèrement réduit par rapport à 2011, passant de 20,5 points de pourcentage à 18,5 pour les employés et de 14,4 points de pourcentage à 14,1 pour les ouvriers. Il s'accentue par contre encore en faveur des femmes fonctionnaires passant d'une différence de 1,7 points à 3,8.

Parmi les salariés, l'écart est plus grand en Région wallonne où les femmes sont davantage employées et les hommes ouvriers.

La répartition entre les hommes et les femmes selon leur statut professionnel est davantage paritaire au sein de la commune de Martelange, qui est la seule commune de Belgique avec une proportion de travailleurs masculins au sein de la catégorie 'salariés' supérieure à celle des femmes. Dans cette même commune, la part des femmes qui travaillent en tant qu'indépendantes est plus élevée que celle des hommes. C'est le cas également pour les communes de Habay, Aubange et De Haan. A contrario, les communes d'Anderlecht et de Koekelberg ont des disparités plus importantes dans leur répartition par statut professionnel entre les hommes et les femmes.

Les hommes vont plus souvent travailler en dehors de leur province

Même si la répartition entre les femmes et les hommes selon le lieu de travail au niveau provincial est assez uniforme et stable dans le temps, une distinction peut être observée au niveau du déplacement inter-province pour exercer un emploi. Ainsi, les hommes vont davantage quitter leur province de résidence pour travailler. Alors que 77,4% des femmes travaillent au sein de leur province de résidence, les hommes sont 72,1% à rester dans leur province pour exercer leur fonction.

Dans certaines communes belges, la tendance est inversée et une proportion plus importante de femmes en emploi quittent leur province de résidence pour travailler. C'est le cas notamment des communes de Drogenbos et de Wemmel où respectivement 67,5% et 58,8% des hommes quittent leur province pour exercer leur emploi contre 79,5% et 69,5% des femmes.

[1] Le taux d'emploi des 20-64 ans se définit comme étant la part de la population active occupée dans la population âgée de 20 à 64 ans.
La "population active occupée" comprend toutes les personnes pourvues d'un emploi.