Une doctorante de l’Université Concordia transforme les balcons de Montréal en hauts lieux de biodiversité

Comment mieux exploiter le potentiel vert des espaces urbains? Pour Nicole Yu, doctorante à l'Université Concordia, la réponse est venue sous la forme du Projet de jardins sur les balcons. Cette initiative de science participative invite les résidentes et résidents de certains arrondissements de Montréal à transformer leurs balcons en habitats dynamiques pour les papillons monarques et d'autres pollinisateurs.

Nicole Yu travaille au Département de biologie et collabore avec le Laboratoire Ziter d'écologie du paysage urbain dans le but de concilier vie urbaine et conservation de la biodiversité.

« Ces projets montrent à quel point les gens désirent apporter leur aide », note Carly Ziter, professeur agrégé de biologie. « Les Montréalaises et Montréalais manifestent une réelle intention de soutenir la biodiversité, les personnes étudiantes et la science. L'une de nos tâches les plus importantes, en tant que scientifiques, est de trouver des moyens de tirer parti de toutes ces bonnes volontés et de les canaliser au mieux grâce à des pratiques fondées sur des données probantes, avec l'appui d'études comme celle de Nicole Yu. »

Pascale Sicotte, doyenne de la Faculté des arts et des sciences, met l'accent sur la nature participative du travail de M^me Yu.

« Enrichir la biodiversité urbaine locale grâce à ce projet passionnant constitue véritablement une initiative collective, qui permet en plus aux personnes participantes de se sentir responsabilisées », explique-t-elle.

La biodiversité urbaine améliore la qualité de vie

Le Projet de jardins sur les balcons explore le potentiel inexploité des balcons en tant qu'espaces verts. En plantant des plantes indigènes, notamment l'asclépiade (Asclepias), les personnes participantes pourront non seulement embellir leurs espaces extérieurs, mais aussi attirer des pollinisateurs urbains tels que les monarques. Cet été, le projet est axé sur une étude pilote visant à évaluer la capacité des jardins-balcons urbains à accueillir ces papillons.

Nicole Yu fournira aux participantes et participants une sélection de plantes et des instructions détaillées sur leur culture. Tout au long de l'été, ces personnes auront pour tâche gratifiante d'observer les monarques et autres pollinisateurs qui leur rendent visite sur leur balcon. Elles feront régulièrement rapport de ces observations à l'équipe de recherche, qui suivra ainsi l'impact du projet et recueillera de précieuses données.

Mené sous la supervision de la P^re Ziter, le projet fait appel à la participation de différents arrondissements, dont Rosemont-La Petite-Patrie, Hochelaga-Maisonneuve, Le Sud-Ouest, Verdun et Lachine. Plus de 170 personnes ont déjà soumis une demande pour prendre part au projet.

L'entreprise locale Jardin Buzz contribue à cette initiative écologique. Spécialisée dans la promotion d'espèces indigènes favorables aux pollinisateurs, elle fournira les plantes et offrira des conseils pratiques de jardinage aux personnes participantes. De plus, des étudiants et des diplômés récents de Concordia triés sur le volet participeront activement à des activités de sensibilisation du public et de communication scientifique à titre d'assistants de recherche pour le projet.

« La biodiversité urbaine joue un rôle essentiel dans l'amélioration de la qualité de vie dans les villes », poursuit M^me Yu. « Au-delà de leur attrait esthétique, les espaces verts contribuent à réduire les îlots de chaleur, à améliorer la santé mentale et physique ainsi qu'à favoriser un lien plus profond avec la nature. En donnant aux habitantes et aux habitants les moyens de verdir leurs balcons, le projet vise à réintroduire la nature dans nos paysages de plus en plus urbanisés. »

Le Projet de jardins sur les balcons compte servir de modèle évolutif pour la conservation de la biodiversité en milieu urbain; l'objectif est en effet de reproduire l'initiative dans d'autres villes, dont Hong Kong.

La recherche participative à l'œuvre

« Souvent, nous oublions ce qui existait, parce que nous ne le voyons plus - c'est une simple question de déclin progressif », observe M^me Sicotte. « Beaucoup d'entre nous se souviennent d'avoir vu des papillons ou des lucioles en ville, mais on n'en observe malheureusement plus. C'est lorsque nous créons les conditions pour les voir à nouveau que nous prenons la pleine mesure de ce que nous avons perdu. »

Dès le mois de juin, les personnes participantes pourront commencer à observer leur balcon pour voir si des papillons monarques ou d'autres pollinisateurs s'y trouvent. Elles surveilleront leurs plants d'asclépiades pour y repérer des œufs et des chenilles tous les trois jours et effectueront des observations mensuelles, contribuant ainsi activement à la réussite du projet.

Ces personnes apprendront aux côtés de l'équipe de recherche avec des séances de formation, des fiches de données et des trousses de bricolage.

Les personnes intéressées peuvent s'inscrire au Projet de jardins sur les balcons jusqu'au début du mois de mai. Une réponse leur sera envoyée d'ici la mi-mai. Pour celles et ceux qui n'habitent pas dans les arrondissements sélectionnés, le projet accepte les récits anecdotiques concernant l'observation de monarques.

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Inscrivez-vous au Projet de jardins sur les balcons.