University of Bern

05/24/2024 | Press release | Distributed by Public on 05/24/2024 03:38

Exposition spéciale « Parents oubliés Des cousins sauvages et des grands parents oubliés » au BOGA

Alors que la sécurité alimentaire est remise en question, que les maladies et les résistances aux pesticides sont en augmentation et que la biodiversité est sous pression, un groupe de plantes qui mérite une attention accrue se démarque. Il s'agit par exemple de la carotte (carotte sauvage, Daucus carota L.), de la bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris L.), du pois sauvage (Pisum sativum subsp. biflorum) ou de la laitue vénéneuse (Lactuca virosa L.). Il s'agit d'espèces dites CWR (Crop Wild Relatives), c'est-à-dire des espèces sauvages apparentées à une plante cultivée. Dans leur forme sauvage, elles ne sont souvent pas comestibles, mais sans elles, nos cultures n'auraient pas pu voir le jour.

Le trésor des gènes sauvages

Depuis toujours, l'Homme utilise des plantes sauvages pour faire pousser des plantes cultivées à partir de celles-ci ou pour améliorer des plantes cultivées existantes. Par exemple, les céréales ou les légumineuses ont été « enrichies » en gènes de parents sauvages pour obtenir des variétés plus résistantes ou à meilleur rendement.

Au quotidien, l'Homme profite donc souvent sans s'en rendre compte de la parenté des plantes cultivées, que ce soit par la consommation d'aliments, de plantes fourragères pour animaux de rente ou de plantes médicinales ou comestibles. Ainsi, le pommier sauvage (Malus sylvestris) est un parent sauvage du pommier cultivé (Malus pumila). L'ivraie enivrante (Lolium temulentum), rare et menacée, est étroitement liée au ray-grass d'Italie (Lolium multiflorum), l'herbe fourragère la plus populaire. Et c'est à partir du houblon sauvage (Humulus lupulus) que le houblon cultivé, utilisé en médecine et dans le brassage de la bière, a vu le jour. « Les espèces sauvages peuvent aider à préserver le type de culture ou à le renforcer par des croisements, par exemple, si les changements climatiques exigent des cultures plus résistantes à la sécheresse », explique Markus Fischer, directeur du jardin du Jardin botanique.

Mais les CWR méritent plus d'attention, et pas seulement en ce qui concerne le profit humain. Leur promotion contribue au maintien de la biodiversité. Adrian Möhl, collaborateur scientifique au BOGA souligne : « La Suisse a récemment dressé une liste prioritaire des espèces CWR particulièrement importantes, énumérant notamment les cousins sauvages des petits pois et des carottes ». Pour en savoir plus sur la liste des espèces CWR, voir l'encadré.

Une exposition accompagnée d'un quiz

L'exposition du BOGA débute sur la grande pelouse, s'étend sur toute la zone de plein air et peut être explorée au moyen d'un quiz. 23 parents sauvages se cachent dans le jardin. Sur leur site, le QR code permet d'obtenir plus d'informations sur l'espèce et, si la question du quiz est correcte, une lettre correspondant au mot-clé peut être trouvée. Avec le mot de solution correct, une entrée au Centre Pro Natura de Champ-Pittet peut être gagnée.

Exposition spéciale « Parents oubliés - Des cousins sauvages et des grands-parents oubliés »

L'exposition temporaire actuelle du Jardin botanique de l'Université de Berne (BOGA), intitulée « Des cousins sauvages et des grands-parents oubliés » est visible du 25 mai au 6 octobre 2024.

Plus d'informations (en allemand)

Espèces CWR prioritaires

En collaboration avec l'Office fédéral de l'agriculture, Info Flora a recensé les espèces CWR de Suisse et a pris en compte les 285 taxons prioritaires. Ces espèces ont été sélectionnées soit en fonction de leur statut de menace (espèces menacées de la Liste Rouge telles que l'ail linéaire, Allium lineaare), soit en fonction de l'importance socio-économique de leurs parents cultivés (par exemple la folle-avoine, Avena fauta). Cet inventaire permet pour la première fois d'avoir une vue d'ensemble de l'état de protection et de la conservation des principales espèces CWR dans la nature.

Liste des espèces CWR prioritaires en Suisse

Exposition « Sauvage ! » à Champ-Pittet

L'exposition jumelle « Sauvage ! » au Centre Pro Natura de Champ-Pittet invite à se plonger dans le monde des plantes sauvages et à découvrir à quel point elles sont étroitement liées à nos cultures. Un parcours pédagogique passionnant mène du Jardin d'Antan au Jardin des Délices. Une expérience en pleine nature qui permet de découvrir les secrets des ancêtres sauvages de notre flore domestiquée. Une aventure botanique à ne pas manquer !

https://www.pronatura-champ-pittet.ch/fr/expositions

Chronoversum - Plantes au fil du temps

Comment la flore a-t-elle évolué au fil des millions d'années et à quoi ressemblera-t-elle à l'avenir ? Quels rythmes temporels suit-elle et comment réagit-elle si ces rythmes changent soudainement en raison du changement mondial induit par l'Homme ? Sous le titre « Chronoversum - Plantes au fil du temps », le Jardin botanique de l'Université de Berne (BOGA) met en lumière ces questions de différentes manières dans son programme 2022-2024. Pour les plantes terrestres, le « chronoversum » - un terme artistique composé de « chronos » (temps) et « Universum » (espace) - remonte à près de 500 millions d'années dans le passé. Il y a environ 300 000 ans, Homo sapiens est monté sur scène, et il y a une relation intense entre l'Homme et la plante. L'exposition spéciale qui se tient actuellement au BOGA permet de découvrir et de mettre en évidence cette relation toujours importante entre l'Homme et les espèces végétales sauvages. Enfin, la troisième et dernière partie de l'exposition temporaire « Parents oubliés - Des cousins sauvages et des grands-parents oubliés » marquera la fin du cycle thématique « Chronoversum - Plantes au fil du temps ».

www.botanischergarten.ch/chronoversum (en allemand)