UNHCR - Office of the United Nations High Commissioner for Refugees

04/26/2024 | Press release | Distributed by Public on 04/26/2024 05:40

La naturalisation permet aux réfugiés de se sentir chez eux au Mexique

Leurs chemins ne se sont jamais croisés. Ils ne se connaissent pas, et pourtant, quelque chose relie Andrea et Johan : le moment le plus important de leur vie se trouve être le même. C'est le moment où ils ont entendu les mots : « À partir d'aujourd'hui, vous êtes officiellement citoyen(ne) mexicain(ne). » Quelques années seulement après avoir fui leur pays, ils tenaient tous deux dans leur main une carte d'identité mexicaine.

Andrea, 29 ans, se souvient encore très bien de cette nuit, il y a six ans, où elle a frappé à la porte d'un abri à Mexico, après avoir fui le Venezuela à cause de la détérioration de la situation humanitaire et socio-économique dans le pays. Elle portait un petit sac à dos contenant « toute sa vie ».

« C'est le moment qui m'a le plus marquée, car en cinq minutes à peine, j'ai vu toute ma vie défiler », raconte-t-elle.

À l'époque, Johan, 35 ans, faisait l'objet de menaces et de harcèlement constants par des groupes criminels dans sa ville natale au Honduras. Depuis qu'il était enfant, des gangs avaient tenté de le recruter de force. À l'âge adulte, les mesures d'intimidation se sont poursuivies. Johan travaillait comme chauffeur pour un restaurant chinois, mais il lui était quasiment impossible de se déplacer dans la ville pour livrer les produits aux différentes succursales. Où qu'il aille, il devait payer les gangs pour qu'ils le laissent passer : « Vous payez des impôts au gouvernement, et vous payez aussi les gangs, soi-disant pour votre protection », explique-t-il.

Un jour, il y a un peu plus de cinq ans, Johan n'avait plus d'argent pour payer et ils lui ont tiré dessus. Malgré sa blessure, il a compris qu'il n'avait pas d'autre choix que de fuir la nuit même. « Ma vie était en danger à cause des gangs. En vérité, si vous ne payez pas, ils vous tuent. C'est aussi simple que ça. »

Johan s'est joint à d'autres demandeurs d'asile et migrants qui quittaient le Honduras et se dirigeaient vers le nord. Au bout d'un jour de voyage, il s'est séparé des autres et a poursuivi sa route seul. Une fois à Mexico, il a vécu dans un abri pendant trois mois jusqu'à ce qu'il trouve un emploi et un logement à louer. Bien qu'il ait prévu à l'origine de gagner les États-Unis, il a décidé de rester au Mexique et d'y demander l'asile.

Vidéo en anglais

© HCR

Créer des solutions à long terme pour les réfugiés

Ces dernières années, le Mexique est devenu un pays de destination pour les personnes ayant besoin de la protection internationale. Il a reçu un record de 140 000 demandes d'asile en 2023, faisant de lui l'un des cinq pays au monde à recevoir le plus grand nombre de demandes d'asile.

Le Mexique autorise les ressortissants étrangers, y compris les réfugiés, à demander la nationalité mexicaine au bout de cinq ans de résidence, et après deux ans seulement pour les ressortissants des pays d'Amérique latine. La citoyenneté, c'est l'accès aux documents d'identité, ainsi que le droit de voter et de voyager librement dans d'autres pays, mais c'est aussi l'appartenance au pays et la possibilité de s'y enraciner profondément.

La législation incarne l'esprit de protection et de solutions à long terme pour les réfugiés instauré par la Déclaration de Carthagène de 1984, qui célèbre son 40e en 2024.

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, travaille en étroite collaboration avec les autorités mexicaines pour permettre aux réfugiés d'obtenir la citoyenneté. En 2022 et 2023, le HCR et ses partenaires ont aidé près de 800 réfugiés dans leur processus de naturalisation, dont Andrea et Johan.