National Assembly of Quebec

03/13/2024 | Press release | Distributed by Public on 03/13/2024 08:13

13 mars 2024 / Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement, 8 h 40

Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d'opposition, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de finances

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le mercredi 13 mars 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

8 h 43 (version non révisée)

(Huit heures quarante-quatre minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Bon mercredi matin. On souhaite bien sûr réagir à nouveau au budget du Québec qui a été déposé hier. Et je veux vous parler du grand oublié de ce budget : le logement.

Quand François Legault a pris le pouvoir, en 2018, il ne reconnaissait pas l'existence d'une crise du logement. Ça a pris des années à Québec solidaire pour convaincre le premier ministre que la crise du logement existait. On a fini par obtenir une victoire, le premier ministre a reconnu que la crise existait.

Par la suite, on a fait des dizaines de propositions pour régler la crise du logement au Québec, et puis, à chaque fois, François Legault nous a répondu que ce n'étaient pas des bonnes solutions. Donc, il a refusé d'instaurer un registre des loyers au Québec, il a refusé d'abolir la clause F, qui permet des explosions de loyers, il a refusé de mettre en place un moratoire sur les rénovictions, il a refusé de protéger les aînés vulnérables contre les évictions sauvages.

Et, à chaque fois qu'il refusait nos propositions, François Legault nous disait la même chose, il nous disait : Le vrai problème, ce n'est pas ça, le vrai problème, c'est qu'on ne construit pas assez de logements et de maisons au Québec. Chaque fois que je lui ai posé une question sur la crise du logement, et j'en ai posé pas mal, François Legault m'a toujours répondu : Le problème, c'est l'offre, il faut augmenter l'offre, il faut construire plus de maisons et de logements au Québec.

Alors, on s'attendait au milieu de la pire crise du logement en 40 ans, à ouvrir le budget, hier après-midi, et à voir des mesures historiques pour stimuler la construction de maisons et de logements au Québec. Quelle surprise, quelle déception totale, il n'y a rien de neuf dans ce budget-là pour construire plus de maisons et de logements au Québec. C'est un oubli impardonnable.

On est au milieu de la pire crise du logement en 40 ans. Un quatre et demi, au Québec, à cette heure, ça coûte 2 000 $. Il y a des familles qui sont jetées à la rue. Il y a des aînés qui se font évincer par des spéculateurs. Il y a des familles qui s'entassent dans des logements trop petits et il y a des familles qui font le deuil d'acheter leur première maison.

On avait besoin d'un budget historique en matière de logement. Il y a un sondage qui est sorti cette semaine qui montrait que la crise du logement, c'est une priorité pour 89 % des Québécois et des Québécoises. Oublier la crise du logement dans le budget, c'est un oubli impardonnable de François Legault.

M. Bouazzi : Merci, Gabriel. Moi, je vais parler rapidement des mauvais choix qui ont été faits par le passé, le manque de vision, ou la drôle de vision, je dirais, plutôt, du gouvernement de la CAQ, qui avait, en fait, prévu, l'année dernière, de mal payer les infirmières, les enseignants, les enseignantes, alors qu'à chaque début d'année il manque des milliers d'enseignants dans notre réseau public, alors qu'il y a des milliers d'infirmières qui quittent notre réseau parce que, justement, les conditions ne sont pas à la hauteur, alors que la fonction publique doit être attrayante pour pouvoir offrir des services de base, qui sont l'éducation et la santé.

Entre autres, plutôt que de prévoir de bien payer ces gens-là, ils ont préféré faire des baisses d'impôts aux mieux nantis. Je rappelle ici que les baisses d'impôt pour les personnes qui gagnent plus de... 100 000 $ et plus vont nous coûter à peu près 600 millions de dollars à chaque année, de manière récurrente, et c'est bien à cause de ces mauvais choix de l'année dernière qu'on se retrouve aujourd'hui devant le déficit dont vous parlez.

Rappelons au passage, quand même, que, dans ce déficit-là, il y a un 2,2 millions... milliards qui va au Fonds des générations et donc, évidemment, qui pourrait être investi pour la grande dette des prochaines générations, qui est la question de la crise climatique. Merci.

Journaliste : L'abandon des subventions pour Roulez vert, qu'est-ce que vous en pensez?

M. Nadeau-Dubois : C'était un programme qui devait être revu, là. Maintenant, la prochaine étape, c'est de s'assurer que les véhicules électriques soient disponibles pour les Québécois, Québécoises. Nous, on veut que le gouvernement du Québec agisse plus rapidement pour forcer les constructeurs automobiles à rendre plus de véhicules électriques disponibles au Québec. C'est des demandes qu'on fait depuis longtemps...

8 h 48 (version non révisée)

M. Nadeau-Dubois : ...le programme devait être revu. Il y a un consensus là-dessus assez large au Québec. Maintenant, il faut accélérer la mise en marché des véhicules électriques au Québec.

Journaliste : Savez-vous pourquoi le programme... Qu'est-ce qui... qu'est-ce qui...

M. Nadeau-Dubois : Bien, les véhicules électriques quand même sont en... ont une popularité grandissante. On a des investissements urgents à faire en transport collectif. Je pense que c'était raisonnable de revoir ce programme-là pour prioriser des investissements en transport collectif. Par ailleurs, le gouvernement ne fait pas ce bout-là du chemin. C'est le gros problème du budget.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Nous, on était en faveur de transformer ce système-là. Est-ce qu'on l'aurait fait plus progressivement? Peut-être. Mais globalement, c'est un programme qui devait être revu. Là, les véhicules électriques, les ventes augmentent rapidement au Québec. En ce moment, l'enjeu, c'est surtout qu'il en manque. La demande existe. Les Québécois, Québécoises, ils veulent faire des choix plus écologiques. Il faut que les constructeurs mettent plus de véhicules électriques sur le marché.

Journaliste : Avec le vieillissement de la population, là, on prévoit-tu, genre sans attendre 2027-2028, qu'il pourrait retourner à l'équilibre budgétaire, mais il repousse possiblement en 2020-2030? Est-ce qu'on a un problème d'équité entre les générations?

M. Nadeau-Dubois : Bien, on a un gros problème d'équité entre les générations au Québec. On est en train de céder une dette climatique qui risque de devenir impayable pour la génération de mes enfants, là. On est en train de céder à la prochaine génération une crise du logement où on prend du retard en matière de construction de maisons, en matière de construction de logements. C'est très inquiétant pour les générations futures, un gouvernement qui néglige les deux crises fondamentales du Québec la crise du logement, qui est la crise la plus urgente, puis la crise la plus inquiétante qui est la crise climatique.

Journaliste : Mais la dette, ça, ça ne vous inquiète pas?

M. Nadeau-Dubois : La dette publique du Québec, elle est sous contrôle. On a en ce moment moins de dettes en proportion de notre PIB qu'avant la pandémie. La dette qui est vraiment alarmante, c'est la dette environnementale qu'on est en train de laisser aux générations futures.

Journaliste : Qu'est ce que vous voulez entendre de la part de M. Fitzgibbon, aujourd'hui, là, qu'on n'a pas entendu encore depuis toute cette histoire du désaveu de Benoît Charrette la semaine dernière?

M. Bouazzi : Aujourd'hui, parce qu'il fait une déclaration aujourd'hui?

Journaliste : Non, parce qu'il présente, et qu'on va avoir l'occasion de le questionner.

M. Bouazzi : Mais écoutez, sûrement. Soit qu'il a plusieurs choses à dire. Nous, je vous avouerai qu'on est vraiment très déçus plus généralement, sur la question de la filière batterie. Là, toute la question de l'acceptabilité sociale a pris énormément de plomb dans l'aile étant donné le manque de... de clarté, les fausses vérités, les choses qu'on cache aux Québécois et aux Québécois dans ce qui a trait au BAPE, en partie. Dans le deal en lui même, il y a... vous savez, il y a très peu de transparence. On met 7 milliards d'argent public, on ne sait pas à quel moment est-ce qu'on va le récupérer. Quand on met 7 milliards d'argent public, on s'attend à avoir non seulement des revenus, mais aussi du contrôle. Vous parliez tout à l'heure des voitures électriques, il n'y a aucune garantie, dans ce contrat-là que 100 % des batteries n'aillent pas dans les voitures en Californie, par exemple, et ça, ça voudrait dire qu'on a subventionné nous-mêmes, parce qu'il y a quand même un 3 milliards et demi qui est pour chaque batterie qui sort. Nous, on va mettre de l'argent de notre poche et qui va faire en sorte qu'il y ait des voitures électriques qui vont être moins chères, mais possiblement toutes à l'étranger.

Journaliste : Mais qu'est ce que ça dit sur la crédibilité du ministre Charette, son aveu par rapport au fait, quand on a fait sauter le BAPE... Northvolt?

M. Bouazzi : Bien, c'est vraiment... M. Charest devrait prendre beaucoup plus au sérieux son rôle en tant que ministre qui est là pour garantir un bon environnement pour les Québécoises et Québécois, en parallèle avec, effectivement, l'accompagnement des compagnies. On a l'impression que son principal rôle, c'est d'accompagner une multinationale étrangère sur le dos des réglementations environnementales au nom de l'environnement, ce qui est quand même cocasse et osé, je dois avouer.

M. Nadeau-Dubois : Peut-être un ajout là-dessus, je pense que la conclusion que beaucoup de gens tirent de ce qui s'est passé dans les derniers mois, c'est que M. Charrette est au service d'un agenda économique, et c'est l'agenda de Pierre Fitzgibbon. Il devrait être au service des Québécois et des Québécoises. Son mandat, c'est de protéger l'environnement, pas de protéger la crédibilité du ministre de l'Économie puis de protéger les ambitions d'affaires de M. Fitzgibbon et de M. Legault. L'environnement puis l'économie, en 2024, ça doit aller ensemble, mais ça ne doit pas vouloir dire que l'environnement... le ministère de l'Environnement est juste l'assistant des projets de développement économique. Ce n'est pas pour ça qu'on s'est donné un ministère de l'Environnement au Québec. C'est, au contraire, pour qu'il y ait un chien de garde...

9 h 03 (version non révisée)

M. Nadeau-Dubois : ...receive the money that they are due and the dignity that they are due.

That penalty was invented by the Parti québécois, was kept in place by the Liberals, and it's a very beautiful day for those people to be able to end that injustice. It's been a big fight for Québec solidaire and for the people on the ground. My colleague Haroun has put forward a bill to solve that problem, so we are very, very happy to see that this injustice will end. Thank you.

(Fin à 9 h 04)

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