Bank Cler AG

01/18/2023 | News release | Distributed by Public on 01/19/2023 04:50

Perspectives relatives aux marchés financiers 2023

Si l'on revient sur les mois qui viennent de s'écouler, la guerre de la Russie contre l'Ukraine, à peine envisageable pour de nombreux observateurs du marché, les sanctions de la part des États occidentaux contre l'agresseur qui en ont résulté, la flambée des prix de l'énergie, mais aussi la stratégie «zéro Covid» très stricte de la Chine ont profondément marqué l'économie. Malgré les signes identifiables d'un essoufflement de la dynamique conjoncturelle, les banques centrales se sont vues contraintes de durcir fortement la politique monétaire en raison des taux d'inflation très élevés. De nombreux scénarios de crise font les gros titres, ce qui alimente les craintes quant à l'évolution de la situation. Dès les XIXe et XXe siècles, les économistes avaient souligné que les crises étaient non seulement inhérentes à notre système économique, mais qu'elles étaient même nécessaires à son évolution. Selon le célèbre économiste autrichien Joseph Alois Schumpeter (1883-1950), il faut un processus de «destruction créatrice» pour permettre le progrès technique et la croissance.

Les crises des années passées ont, elles aussi, mis en évidence les failles du système économique qui doivent être corrigées, qu'il s'agisse de la forte dépendance unilatérale de l'Europe aux énergies fossiles, du rôle dominant de la Chine dans certains secteurs en tant que fournisseur essentiel de produits semi-finis à différents stades et marché d'exportation, ou encore de la forme de production «just in time» longtemps en vigueur, des dépendances qu'elle entraîne et des liens étroits entre les chaînes d'approvisionnement, ou bien encore de «l'éloge de l'avarice» qui a remporté l'adhésion des consommateurs pendant des années, ou des contrats-baillons, que l'on rencontre dans certaines branches de l'industrie, en particulier vis-à-vis des entreprises de livraison. La guerre menée par la Russie contre l'Ukraine et les tensions politiques avec la Chine montrent que les pays industriels occidentaux doivent changer de comportement. Selon nous, il y a de fortes chances pour que l'année de crise 2022 serve de catalyseur stimulant la transition vers les énergies renouvelables et réduisant les dépendances.

«Selon nous, il y a de fortes chances pour que l'année de crise 2022 serve de catalyseur stimulant la transition vers les énergies renouvelables et réduisant les dépendances.»
Stefan Kunzmann, responsable Investment research
En raison des nombreux impondérables, il est cependant difficile d'émettre des prévisions convaincantes et claires pour l'année à venir. Même dans des circonstances «normales», celles-ci sont soumises à un degré élevé d'incertitude. L'opération s'avère donc d'autant plus complexe à la lumière des événements actuels. Pour illustrer notre propos, nous avons analysé et évalué les prévisions disponibles dans le système d'information Bloomberg concernant la croissance économique et les taux d'inflation. Il en ressort différents scénarios (état: fin octobre 2022). La large fourchette des prévisions disponibles donne un indice sur les impondérables observés. Notre analyse révèle toutefois aussi que les perspectives ne sont pas aussi négatives que les gros titres dans les médias le suggèrent.

Si l'on prend comme scénario de base la valeur médiane des prévisions et comme fourchettes inférieure et supérieure des valeurs les quantiles 25% et 75%, on peut s'attendre pour l'année à venir à une évolution conjoncturelle certes faible, mais en fin de compte souvent légèrement positive, particulièrement au cours du deuxième semestre. La valeur médiane des prévisions du consensus (sur la base des valeurs disponibles depuis le 30 septembre) avoisine le taux de croissance du PIB:

  • Pour les États-Unis à +0,5% (fourchette: -0,1 à +0,8%)
  • Pour la zone euro à 0% (fourchette: -0,5% à +0,4%)
  • Pour la Suisse à +0,7% (fourchette: +0,4% à +1,1%)
Les prévisions convergent toutes vers des taux de croissance légèrement négatifs au dernier trimestre 2022 et au premier trimestre 2023 en particulier, en zone euro p. ex. Il sera quasiment impossible d'éviter à tout le moins une récession technique (à savoir deux trimestres consécutifs affichant des taux de croissance négatifs) dans certaines régions.

Prévisions de croissance pour les États-Unis, la zone euro et la Suisse

(en glissement trimestriel, non annualisé)

Min. Quantile 25% Médiane Quantile 75% Max.

Source: Banque Cler, Bloomberg

Concernant l'inflation aussi, les prévisions sont très variées pour l'année 2023. Les économistes se montrent encore pessimistes, surtout pour les deux premiers trimestres 2023, et ne tablent sur une stabilisation beaucoup plus significative des prix qu'au cours du deuxième semestre. Ce qui est frappant, c'est d'une part le faible taux d'inflation en Suisse par rapport aux autres pays industrialisés, notamment grâce au franc fort, et d'autre part, le fait que l'inflation ait pu baisser plus tôt aux États-Unis que dans la zone euro en raison de la flambée des prix de l'électricité et du gaz en Europe. Un constat positif toutefois: les prévisionnistes ne s'attendent toujours pas à une poursuite de l'inflation, mais au contraire à une stabilisation durable.

Prévisions en matière d'inflation pour les États-Unis, la zone euro et la Suisse

Min. Quantile 25% Médiane Quantile 75% Max.

Source: Banque Cler, Bloomberg

Actions

Sur les marchés financiers, nous tablons par conséquent, après une année 2022 caractérisée par une très forte volatilité et des reculs significatifs des cours, sur une année 2023 satisfaisante, du moins en moyenne, sur le front des actions. Cela implique une hausse des cours des actions d'environ 7%. Les perspectives modérément optimistes pour l'économie et les évaluations actuellement justes de l'indice des actions nous semblent positives. La stabilité des attentes quant à l'inflation constitue un pilier important pour les marchés des actions (voir Complément d'information: Actions et inflation en Suisse). Nous continuons de miser sur les thèmes de placement à long terme que nous avons identifiés. Malgré les récentes turbulences, ces derniers restent plus pertinents que jamais.

Sélection de fonds pour les mégatendances

Progrès technologique et numérisation

La pandémie de coronavirus a accéléré la numérisation dans de nombreux domaines.

Investissez dans le progrès technologique avec un ETF sur le NASDAQ- 100 (IE00B53SZB19) ou dans le Fidelity Global Technology Fund à gestion active (LU1560650563).

Évolution démographique

Profitez d'opportunités d'investissement dans les secteurs de la santé, des activités pharmaceutiques et de la «silver economy».

Investissez dans le World Healthscience Fund de BlackRock (LU0329593007), le Bellevue Sustainable Healthcare Fund (LU1819585370) et le Global Demographics Fund de Fidelity (LU0528228231).

Développement durable, changement climatique et décarbonation

Le changement climatique nécessite des mesures radicales et des investissements considérables en vue de réduire drastiquement les émissions de CO₂.

Investissez durablement dans nos Solutions de placement Durable largement diversifiées et dans le fonds en actions suisses BKB Sustainable Equities Switzerland (CH0496872323).

Comme placements satellites, nous recommandons, dans le domaine des énergies renouvelables, le DNB Fund - Renewable Energy (LU1706372593) et, dans le domaine de l'approvisionnement en eau, le BNP Paribas Aqua (LU1165135440).

Obligations

Concernant l'évolution des rendements obligataires, nous estimons que les attentes en matière d'inflation jouent un rôle important. Malgré l'explosion des taux d'inflation, ces dernières se sont révélées très stables sur une période considérée de cinq à dix ans, et ce certainement aussi grâce à la politique monétaire, d'abord hésitante puis résolument restrictive, adoptée par les principales banques centrales. Les rendements des emprunts d'État suisses à dix ans sont revenus à la normale au cours de l'année et se situent nettement au-dessus du plus bas de -1% enregistré en août 2019. On table sur une légère hausse des rendements pour les prochains mois également.

Dans ce contexte, nous recommandons également de continuer de miser sur une stratégie de placement très diversifiée. Pour ce faire, les fonds en actions jouent un rôle clé dans la constitution des portefeuilles. Malgré toutes les crises dans le passé, ils ont toujours été les principaux moteurs de rendement. L'éclatement de la bulle technologique, la crise financière de 2008/2009 ou l'explosion de la pandémie de coronavirus au printemps 2020 n'y ont rien changé non plus malgré les effondrements de cours. Il y a de fortes chances que ce type de titres reste à la hauteur de sa réputation de garantie de rendement dans les années à venir.

Source: Pictet, BNS, OFS, estimations internes Banque Cler. Basé sur des données annuelles en glissement 1925-2021

Investir lorsque les temps sont durs

L'année 2022 a montré une fois de plus comment même les prévisions les plus étoffées pouvaient d'un seul coup se révéler fausses, surtout lorsque des événements externes, comme la guerre de la Russie contre l'Ukraine, privent les hypothèses retenues de leur fondement même. Dans ce type de situations, il est conseillé d'être au clair sur les objectifs poursuivis par les investissements et de vous en tenir au cap défini par votre stratégie à long terme, celle-ci devant impérativement correspondre à la capacité et à la propension à prendre des risques. Il faudrait régulièrement vérifier l'adéquation des décisions prises par rapport à la réalisation des objectifs, indépendamment des évolutions actuelles sur les marchés financiers.

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Actions et inflation en Suisse

L'analyse des données sur des périodes plus longues montre qu'une situation d'inflation de 2% est l'idéal pour les actions. Lors de l'analyse, une approche en glissement est utilisée: à chaque date étudiée (fin de chaque mois), la moyenne des cinq années précédentes sert de base au calcul du taux d'inflation et du rendement des actions. Le contexte le plus positif pour les actions se situe dans une fourchette de 0 à 4%. Ce n'est certainement pas un hasard si l'objectif d'inflation le plus utilisé par les banques centrales avoisine 2%. Une baisse des taux d'inflation à des niveaux modérés conformément aux prévisions générales au cours du deuxième semestre 2023 serait un bon point pour les actions. La corrélation présentée ici pour le marché suisse des actions et les taux d'inflation suisses s'applique de la même manière pour les États-Unis.

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